Nous étions deux pour cette expédition.
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Suite un séjour prolongé dans la capitale, nous avons pris un avion Twin-Otter pour arriver sur la zone. Nous survolons le Manambolo et Ankavandra avant de nous poser une heure plus tard à Antsalova. Des personnes du Programme nous attendent à l’arrivée. La logistique a un peu du mal à suivre en ces temps de crise. Aussi nous rentrons sur Antsalova (5km) en moto pendant que nos bagages suivent en charrette à zébu. Nous commençons par discuter de nos objectifs avec les responsables du Programme. Ensuite, nous effectuons des visites de courtoisie aux autorités locales : M Le Sous-Préfet, M Le Commissaire de Police, M Le Colonel commandant la Brigade de Gendarmerie, M Le Chef de Section des Eaux et Forêts et M Le Maire. Il semble y avoir des problèmes d’insécurité dans la région avec les Dahalo qui volent les zébus. Pour terminer, l’électricité est arrivée à Antsalova sauf qu’avec la crise, il n’y a plus de carburant pour le groupe alors c’est le retour à la bougie et la lampe à pétrole passé 18h.
Vendredi 5 juillet :
Tmin : 16.9°C
On part dans la brousse avec 5 porteurs (Gabin, Jo-Chris, Lehasy, Mam’s et Christophe qui restera avec nous).
Voir la carte satellite.
Une fois à Berano ( 3 h pour 14 km ), on n’est pas encore au camp mais les porteurs considèrent que c’est terminé pour eux. On les paie et ils s’en vont. On est obligé de prendre de nouveaux porteurs à 5000 Fmg pour terminer le dernier kilomètre.
Dans l’après-midi, on va faire une première reconnaissance avec Tahina et Jean (membres du Programme). On va a un canyon qui démarre 800m au sud du camp, au niveau d’une pancarte. On prospecte le côté droit du canyon en le remontant. On trouve une première grotte (GRO 1) mais un peu haute dans les couches. On descend plus haut fond du canyon, au croisement de la Tsylika. A ce niveau, il y a une grotte avec étroiture à l’entrée qui semble intéressante : 70 m en horizontale puis une verticale de 10 m à descendre. Ensuite, on remonte la Tsylika. Quelques bouts de grotte à notre droite. On s’arrête à 17h et on rentre directement au camp au cri des lémuriens par un sentier qui passe par là.
Samedi 6 juillet :
TMin : 16° TMax : 32.8°
Le matin, Nicolas, Moi, Tahina, Jean et Dadah, on va prospecter plus au sud le long de la bordure des Tsingy. Grand beau temps. Ça cogne vite. On trouve quelques bouts de grottes. L’après-midi, avec Jean on retourne topographier Zohy Dahalo découverte le matin . Jolies galeries qui ont dues servir par endroits de repère aux voleurs de zébus. Les galeries restent néanmoins peu profondes et le plafond est souvent rattrapé par l’érosion de surface alors même qu’on a atteint le niveau phréatique. Les Tsingy ne semblent pas assez épais dans cette zone pour faire de gros réseaux.
On a le droit à la visite du président de Berano qui vient se renseigner sur les deux Vazahas. Il discute un peu avec le personnel du Programme. Il a l’impression que maintenant les Tsingy appartiennent aux Vazaha. Il leur explique aussi la castration des lémuriens avant de repartir avec sa sagaie.
7 juillet :
Tmin 15.7° TMax 32.1°
Nicolas, Moi, Tahina et Dadah. On repart topographier la grotte repérée le premier jour, au croisement de la Tsylika et du canyon. On commence la topo depuis l’entrée. Ça devient intéressant mais plus on s’enfonce et plus il est évident qu’il y a des traces récentes. On arrête la topo et on regardera avec Jean-Claude à quoi ça correspond. On ressort et on décide de remonter la Tsylika en prospectant le côté droit. On trouve quelques bouts de grottes. Enfin, au point extrême, on trouve une grotte relativement intéressante. Elle présente deux niveaux, en inférieur des galeries sur diaclases et au dessus des grandes salles. Il y a une sortie supérieure qui donne presque au sommet des Tsingy mais on n’a pas le temps d’aller se promener dessus vu l’heure tardive.
8 juillet
Tmin 12.8° Tmax 31°4
Nous décidons d’aller (avec Dadah) plus au Sud, en longeant les Tsingy par l’extérieur, jusqu’au point où démarre un canyon, à 2.3 km du camp (lieu-dit Tsivintsy). On commence par deux petites grottes qui reviennent sous la prairie. Plus au sud, à peu près au niveau du point visé, on trouve une rivière qui sort des Tsingy avec quelques flaques d’eau. Cette rivière présente de nombreuses ramifications dont certaines sortent d’un réseau de galerie. Nous laissons une première résurgence qui est trop profonde. Nous explorons d’autres galeries dont une rectiligne de 250 m de longueur pour 10 m de large et 25m de haut.
Le soir, de retour au camp, on se prend un rhum citron et on se mange un poulet fraîchement préparé par notre porteur.
9 juillet
Tmin : 10.9°
Pendant la nuit, les malgaches ont vu des lumières du côté de Berano. Ils prétendent que c’est une attaque de malasa (voleurs) alors ils sont allés dormir dans la forêt. Le matin, il y a beaucoup de volontaires pour nous accompagner (Dadah, Momo, Baby, Julien).
Nous retournons terminer le réseau de la veille avec un tour en canot pour un plan d’eau (Teau 19.9°, Tair 22°). On fait quelques photos de la grande galerie. On continue à explorer le bord du canyon d’où sortait la résurgence. Quelques bouts de diaclase et un canyon latéral avec petite grotte. On décide ensuite de remonter la rivière qui passait au milieu. Elle commence par suivre le bord des Tsingy pendant un bon moment (200 m) avant de s’enfoncer à l’intérieur. On topographie au passage une grotte sur le côté. Le soir, les Malgaches vont se coucher en gardant leurs chaussures pour pouvoir courir plus vite en cas d’attaque. Nous, on met juste des pièges autour du camp. On apprendra ultérieurement qu’il ne s’agissait que d’un règlement de compte interne au village.
10 juillet
Tmin 11° Tmax 33°
Journée avec Tahina et Honoré. On commence par faire l’itinéraire aménagé de Berano mais il manque encore les pirogues. Durée 1h15.
On retourne ensuite à l’amont de la rivière de la veille. On commence la topo du bout de grotte repérée à cet endroit. En fait, de diaclase en diaclase, il s’avère que c’est un réseau assez important (800 m). Pause repas après 3 h de topo. On reprend. En particulier on trouve un grand canyon avec beaucoup de grottes de chaque côté. On arrête la topo un peu plus à l’amont. On remonte encore en amont jusqu’à une dernière entrée. Il y a de nouveau une grande grotte avec une galerie rectiligne de 80 m mais nous n’avons pas le temps de la topographier.
11 juillet :
On bouge le camp. Départ à 7h45 avec nos cinq porteurs (Christophe, Zanah, Mam’s, Justin et Elias). On va en direction de Sakavirohaze d’abord sur des petits chemins puis ensuite sur la "route" Antsalova-Bekopaka. On arrive à Sakavirohaze à 12h25 (19 km). On continuerai bien sur Salapango ou Andranobiby mais Franck, le gars du village qui baragouine français et qui est aussi responsable de la partie ouest du village ne veut pas trop nous laisser partir avant l’arrivée du personnel du Programme. Toaka gasy, café, repas. Tous le village goûte à la sauce tomate de nos sardines. Tentative d’explication du fonctionnement du GPS. Séance photo. Les enfants ont peur, c’est la première fois qu’ils voient des Vazaha. Toaka gasy (bis). Finalement, Franck est prêt à nous fournir des guides. Sauf que nos porteurs n’ont pas de marmite pour la cuisine du soir. Ils veulent rester au village et attendre le personnel de Bekopaka qui doit en amener une. On décide de partir le lendemain matin à 5 h. Dans la soirée, on teste la bière locale. A voir le seau, il doit au moins y avoir un milliard de germes pathogènes au centilitre.
12 juillet :
Tmin 10.4° Tmax 27.8°
Du Programme nous rejoignent dans la journée : Xavier, Severin et Olivier. Départ à 6h45. On passe par le sommet de Salapengo et on arrive à l’amont d’Andranobiby 1h30 plus tard (6 km).
On installe le camp à côté de points d’eau. En fin de matinée, on va prospecter vers le Nord. La pénétration dans les Tsingy est aisée avec un tas de grandes diaclases. Par contre, pas beaucoup de grotte. Après le repas de midi, on va voir du côté des résurgences à côté du camp. De nouveau, pas mal de diaclases assez larges mais avec de l’eau. C’est assez verdoyant avec en particulier des Dracaenea Madagascarisis mais sans intérêt spéléologique. On décide de retourner au Nord. Pas grand-chose de plus, deux ou trois bouts de galerie topographiables. On s’arrête au niveau où la barre rocheuse présente à l’intérieur des Tsingy semble atteindre le bord de ceux-ci.
13 juillet :
Tmin 10.7° Tmax 28.4°
Le matin, on essaie de suivre le petit bout de Tsingy au sud du camp. Pas très intéressant.
On le traverse et on réattaque le Tsingy principal après la résurgence de la veille. On monte un coup sur le toit des Tsingy puis on remonte une fracture avec de l’eau courante sur 200 m. On est arrêté par des blocs effondrés, non loin d’un plateau supérieur avec de la forêt. L’après-midi, on retourne au Nord. On trouve une résurgence temporaire qui fait grotte. On lève la topographie. On termine plus au Nord, au niveau d’une importante résurgence. Normalement, il s’agit de Kamokenjy.
14 juillet :
C’est la fin de la spéléo. On plie le camp. Départ à 7h15. On passe à Ambalarano vers 9h30 et on arrive à Bekopaka vers 14h (28 km). On se prendrai bien une bière mais il n’y a pas de bar ouvert. Qu’à cela ne tienne, on nous ouvre le bar. Une THB chacun plus tard, ça va mieux. On paie les porteurs. On leur distribue tout ce qui ne nous sert plus (Pataugas , T-shirt, short, sandales, gants, seau ... calculatrice FF/Euro). On visite le village. Pas grand-chose à voir : la place du 27 mars 1947 d’où Nicolas Hulot a décollé. On boit quelques coups avec les porteurs.
15 juillet :
Restitution de l’expédition au Programme.
C’est la fin formelle de l’expédition spéléo. Ensuite, retour sur Tana.