Mahajanga et ses environs avant de remonter sur Antananarivo pour terminer le voyage
Mardi 16 août :
Il est temps de se remettre de l’expédition. Nettoyage du matériel, du bonhomme, coiffeur faisant office de barbier mais pas très efficace sur ce second aspect... Dans l’après-midi, nous allons à l’Université rencontrer un contact pour une éventuelle coopération pour l’expédition prochaine. Je vais aussi consulter mon courrier électronique et m’envoyer une sauvegarde des données de l’expédition. Que ce soit en journée ou en soirée, il semble faire plus frais à Mahajanga qu’à l’aller, sans doute en raison du vent du large.
Mercredi 17 août :
Journée calme : restaurant, internet, recherche de cartes postales, coucher de soleil depuis la promenade de bord de mer, brochettes.
Jeudi 18 août :
L’équipe commence à se disperser. Avec ceux qui restent, nous partons visiter les grottes de Belobaka, connues de longue date, à l’entrée de la ville. Il y en a une demi-douzaine. Pendant que nous y sommes, nous pointons les entrées et en réalisons la topographie. Retour en ville à midi. Après la sieste, réservation du taxi-brousse pour le lendemain. Change. Tentative de photographier le coucher du soleil depuis le bord de mer mais je suis un peu en retard et j’arrive alors que le soleil sombre déjà dans la mer. Brochettes. Les derniers coéquipiers partent.
Vendredi 19 août :
C’est parti pour un week-end dans la brousse avec madame. Nous avons rendez-vous au stationnement à 9 h pour un départ à 9 h 30. En pratique, nous décollons à 10 h bien tassé. C’est un 4x4 Nissan transformé en bâché. Grâce à la réservation de la veille, j’ai le droit à une place devant que je partage avec un gars à béquille et les leviers de vitesse. Le chauffeur commence par prendre des chemins de traverse pour sortir de la ville tout en évitant les contrôles de police, les papiers du véhicule n’étant pas tout à fait en règle et la voiture légèrement en surcharge. Néanmoins, au bout d’un moment, il faut bien revenir sur la route nationale et il reste des contrôles à franchir. Au plus important d’entre eux, il largue les deux passagers du toit en amont que nous récupérons hors de la vue des pandores. Et il laisse aussi un bakchich important. Peu après, c’est la panne. L’arbre de transmission au pont arrière est en train de se débiner. Nous repartons après rafistolage. Nous nous traînons encore un moment sur la route nationale. Nous effectuons la pause repas dans le village où démarre la piste non goudronnée. L’arbre de transmission part de nouveau en vrille. Ensuite, il n’y a plus de problèmes techniques. Il y a deux gués assez profonds à franchir. Je suis surpris qu’il n’y ait pas de retour d’eau dans l’habitacle. Nous effectuons de brèves haltes dans quelques villages avant d’arriver au coucher du soleil au bord d’un fleuve. Nous larguons la majorité des passagers. Nous repartons quelques kilomètres en sens inverse pour prendre le bon embranchement et parvenir une heure plus tard, de nuit, à Besakoa.
Samedi 20 août :
Journée en ballade cartographique dans le village et jusqu’à l’entrée de l’aquaculture. Quelques pauses rafraîchissement. Prise de renseignements pour le retour. Pour le bateau, ça ne va pas être le bon jour. Alors, ça sera de nouveau taxi-brousse mais pas le même qu’à l’aller. Quelques observations du ciel nocturne une fois la nuit venue.
Dimanche 21 août :
La brousse, c’est bien mais il ne faut pas en abuser. Rendez-vous à 7 h 30 avec le taxi-brousse qui est pressé et qui veut arriver à 13 h à Mahajanga. J’ai de nouveau une place devant sans levier de vitesse cette fois mais avec les pieds sur le bidon de gasoil faisant office de réservoir. Nous partons à 8 h en étant loin d’être plein. Nous prenons quelques passagers supplémentaires en sortant du village. Dans un dernier hameau, nous marquons une pause conséquente. Nous chargeons force descentes de lit en peau de zébu. Le vrai départ est donné à 8 h 30. Ça roule bien. Nous évitons le crochet par le bord du fleuve. Par contre, nous en faisons un dans un hameau. En effet, une passagère a perdu son mari la nuit dernière dans un accident de camion. Et nous devons récupérer des membres de la famille du défunt. Sauf qu’ils sont partis dans la forêt faire des offrandes. Alors nous les attendons. Et ça dure. Coups de klaxon. Au bout de 1h45, le chauffeur en a marre et nous repartons. C’est raté pour 13 h à Mahajanga. Au passage d’un des gués profond, j’ai par contre cette fois une légère arrivée d’eau au niveau des pieds. Nous roulons sans encombre jusqu’au dernier gué où il y a embouteillage. Un camion porte-conteneur s’est ensablé juste avant le radier. Un premier taxi-brousse 4x4 arrivant en sens inverse est parvenu à croiser le camion en coupant dans la rizière. Un second a tenté la même opération dans l’autre sens mais s’est embourbé. Il parvient à s’en extraire avec de l’aide et en marche arrière. Quant au camion, il est bien planté dans le passage. Les espaliers, branchages, morceaux de palmier et foule de pousseurs n’y font pas grand chose. Au bout d’un moment, un 4x4 vient aider en traction et ça passe. Le camion parvient à rouler jusqu’au béton du radier. Nous pouvons repartir. Après une pause casse-croûte au carrefour de la nationale, nous sommes rendus à Mahajanga à 17 h passé. Le soir, pizza en bord de mer.
Lundi 22 août :
Réservation du taxi-brousse pour remonter sur Tana. Les bonnes places se font rares en haute saison touristique. Il eu fallut réserver deux jours à l’avance pour en avoir une. Réparation des fermetures éclairs des sacs à dos sur le marché. Lessive. Internet. Cartes postales. Au moment de partir photographier le coucher de soleil, contrôle de police. Évidemment, j’ai laissé le passeport à l’hôtel comme d’habitude. Le temps de retourner à l’hôtel le récupérer et je suis un peu limite pour voir le coucher du soleil.
Mardi 23 août :
Taxi-brousse pour Tana. Rendez-vous à 7 h pour un départ effectif une demi-heure plus tard. Rien de particulier à signaler. Le véhicule est effectivement rempli de touristes malgaches. Pour la pause repas de midi à Maevatanana, je pensais tester un restaurant du centre en lieu et place des habituelles gargotes. C’était son compter avec le chauffeur qui nous emmène dans une gargote à l’écart. Dans l’après-midi, nous échangeons notre chauffeur avec celui d’un autre véhicule de la même coopérative qui nous suivait. Ça ne change pas grand chose à la conduite qui reste trop rapide. Nous entrons dans Tana au coucher du soleil. Certains passagers se font déposer avant le terminus. Si j’avais su, j’aurais fait pareil car la route passe juste à côté de ma destination finale. Mais il fallait le prévoir avant le départ pour mettre les bagages de côté. À défaut, je vais jusqu’au terminus dans les embouteillages. Les 500 derniers mètres sont les plus longs. Puis retour en taxi au prix fort. Résultat 1 h 15 et 18.000 Ar de perdus.
Mercredi 24 août :
Tour en ville pour régler quelques menues formalités. Le ciel est bien dégagé.
Jeudi 25 août :
Après un petit déjeuner tranquille, il est plus que temps de plier bagages et d’aller prendre l’avion. J’y vais en bus de ville. Même en prenant deux places, j’ai du mal à me caser avec mes trois sacs à dos. Ça bouchonne un peu. J’arrive à l’aéroport avec 1 h 40 d’avance. Ce n’est sans doute pas tout à fait les recommandations de la compagnie mais on ne va pas se formaliser pour un léger retard. Plus concrètement, il y a trois vols internationaux qui sont en cours d’enregistrement avec le hall plein de monde. Heureusement la queue pour ma destination est assez réduite. Alors que je suis dans la ligne droite finale des comptoirs d’enregistrement, l’un des deux ferme. Je constate qu’il demeure encore une dizaine de personnes derrière moi. Sur l’autre guichet, ça traine avec un groupe de passagers qui font resquiller la file d’attente à un de leur pote à problème. Enfin je passe. J’enchaine avec les formalités de douane et de sécurité. Je m’installe quelques minutes dans la salle d’attente et c’est déjà l’embarquement. Décollage à l’heure prévue. Correspondance à Naerobi. 7 heures d’attente, c’est long. Je fais trois fois le tour de l’aérogare. J’écris du texte pour le rapport d’expédition spéléo. Je corrige un document pour le boulot et je commence à lire un article scientifique. À force, je sature. Je passe à la réussite sur le PDA. Deux heures avant le décollage, ils annoncent la porte d’embarquement. Comme il y a de suite une queue importante pour le contrôle de sécurité, je m’assieds à côté et j’attends que ça passe. Une heure et quart plus tard, ça n’est toujours pas entièrement passé. J’ai un petit doute. N’auraient-ils pas mis un autre vol sur la même porte ? Mais non. Encore dix minutes d’attente, sécurité et embarquement direct. Sauf que nous attendons une bonne demi-heure avant de décoller afin de ne pas arriver en avance à Paris, si j’ai bien compris les explications de Captain Speaking.
Vendredi 26 août :
Petite collation peu après minuit. Ça tombe bien parce que le plateau-repas de midi commençait à se faire lointain. Ensuite, dur de dormir. Je n’arrive pas à étendre mes jambes. Les rangées de sièges sont vraiment serrées. Petit-déjeuner à 5 h du matin, heure de Paris. Nous traversons de bonnes turbulences en descendant sur Paris. Nous atterrissons effectivement à Roissy à l’heure prévue, à savoir 6 h 20. Il pleut. À 7 h 15, j’ai récupéré mes bagages. Je file à la gare TGV. J’ai un billet pour 11 h mais si une opportunité se présente avant, je vais essayer d’en profiter. Justement, un train est annoncé pour 7 h 26, soit dans deux minutes. Je ne cherche pas à échanger le billet mais je descends directement sur le quai où j’arrive en même temps que le train. Comme il n’y a pas la foule, je n’hésite pas à monter à bord. Au passage des contrôleurs, ça rigole moins. Non seulement mon billet est soumis à supplément si j’effectue le changement le jour du départ mais en plus, je laisse un TGV Période de pointe pour un TGV vide mais toujours Période de pointe. La contrôleuse m’explique que si j’avais réalisé l’échange avant, ça aurait pu libérer une place dans l’autre qui lui est peut-être plein. De plus, j’aurais pu réaliser l’échange par téléphone. Je ne suis pas sûr que j’aurais matériellement eu le temps de le faire. De toute façon, je ne me souviens plus du code de mon téléphone en France. Je fais chauffer la carte de crédit pour 21 €. Le temps, c’est de l’argent. D’ailleurs, à ce propos, le train se traine de plus en plus et finit par s’arrêter en rase campagne. Nous poireautons sous une pluie battante en raison d’une panne dans la rame nous précédent. Ça repart doucement pour enfin terminer à vitesse normale en arrivant sur Lyon. Une petite heure de retard et quinze minutes de correspondance pour Grenoble. Tram. Maison. C’est quoi le digicode de l’immeuble ? Rien à faire, ça ne revient pas. Je finis par sonner chez les voisins pour qu’ils m’ouvrent. À 13 h, je suis dans mon appartement. J’ai perdu 5 kilos. Tout va bien.
Fin de Madagascar 2011.