Contexte politique :
Suite au premier tour des élections présidentielles en décembre 2001, le pays est en crise. D’un côté, le président sortant, Didier Ratsiraka, prétend qu’il y a ballottage et qu’il faut organiser un second tour. De l’autre, un candidat, Marc Ravalomana, assure qu’il a gagné les élections dès le premier tour. Ravalomana a pris pacifiquement le pouvoir dans la capitale puis sur l’ensemble des Hauts-Plateaux. En représailles, Ratsiraka a organisé un blocus économique de la capitale en dressant des barrages tenus par des miliciens sur les routes d’accès aux Hauts-Plateaux et en dynamitant les ponts routiers. Ce blocus a duré plusieurs mois. Pendant ce temps, le marché noir a été florissant avec par exemple le prix du litre de carburant atteignant 35 FF/litre. Le ralliement progressif de la majeur partie de l’armée permet au nouveau pouvoir de lancer une offensive contre les barrages. L’accès à Morondava, sur la côte ouest (et un des accès aux Tsingy) est dégagé depuis fin mai mais ne permet pas un ravitaillement efficace de la capitale. Une semaine avant mon arrivée, la route de Tulear a été dégagée, brisant alors le blocus. Après Mahajanga, l’offensive se poursuit vers le Nord de Madagascar quand j’arrive.
Lundi 24 juin 2002 :
Je parts de Poitiers en TGV. J’embarque à Orly. Décollage un peu en retard vers 21h. Vol de nuit.
Mardi 25 juin :
Arrivée vers 9h du matin à Ivato, aéroport de Tana (Antananarivo). Il fait frais et le temps est couvert. Passage de la douane sans problème. Florent et Nicolas m’attendent. Après un peu de change (1 euro=7500Fmg) sur le parking, on prend la route pour Tana qui roule bien. Les stations services viennent juste d’être réapprovisionnées le matin et il y a des queues de plusieurs kilomètres pour charger une dizaine de litres maximum. Je m’installe au Relais des Pistards. On fait ensuite un tour sur les marchés. Personne ne nous tient la grappe.
Mercredi 26 juin :
Fête Nationale. Tout est fermé alors il n’y a pas grand-chose à faire. Le ciel est toujours couvert avec du crachin. Dans l’après-midi, on va faire un tour sur l’avenue de l’Indépendance. Il y a du monde mais toujours rien à faire.
Jeudi 27 juin :
Le matin, on va faire un tour au FTM (Institut géographique malgache) pour les problèmes de réglages de GPS. On discute d’abord avec le directeur commercial puis avec le directeur technique. Je n’arrive pas à obtenir les paramètres de transformation du datum. J’apprends que "La nouvelle projection du service cartographique de Madagascar" (Laborde 1928) est en fait un manuscrit. Par contre, ils me proposent la "Notice d’emploi de la projection mercator oblique" (Andriamihaja 1988) qui permet les conversions Latitude/Longitude vers Mercator oblique puis vers Laborde. En début d’après-midi, nous téléphonons à l’ANGAP (l’association gérant les parcs) pour notre autorisation. Ça ne répond pas. Nous allons faire des courses au supermarché Corra. De retour, l’ANGAP ne répond toujours pas.
Vendredi 28 juin :
Il fait beau le matin mais ça ne dure pas. On commence par aller à l’ANGAP qui n’a pas reçu l’accord du Programme Bemaraha. On va voir le Programme sus-nommé qui n’a pas reçu notre email d’il y a trois jours pour cause de coupure de courant. Il y a quelques supporters de l’ancien président qui font sauter les pylônes électriques alimentant la capitale pour déstabiliser le nouveau président et le pays. Le chef du Programme doit arriver dans l’après-midi. On va se promener dans la Haute-ville en attendant. On fait un nouveau tour chez M. Bricolage et Corra avec Florent avant de retourner au Programme. Le chef n’est pas là pour cause d’avion retardé de 24h. Décidément, la sortie de crise ne nous aide pas. Ça reporte tout à lundi.
Samedi 29 juin :
Cette fois, il fait beau toute la journée et on va la passer à Ambohijanaka. Histoire d’apprendre la topographie spéléo à Florent, on fait la topographie de sa propriété. Il y a apparemment des problèmes avec la nouvelle boussole de Nicolas. Ça se confirme le soir quand on fait les reports. (De retour en France, il s’avère que sa boussole n’est équilibrée que pour certaines latitudes dans l’hémisphère nord incluant la France. Il faut en fait un modèle spécial pour Madagascar)
Dimanche 30 juin :
Il fait toujours beau. On essaie le matin d’aller louer un vélo à VTT Ride mais le patron n’est pas là et la charmante minette de l’accueil ne peut rien pour nous. Finalement, je prends le VTT de Cédric et je parts avec Florent pour Ambohijanaka. 20 km dans les collines et une pause bar plus loin, nous voici rendu. Repas. Brésil gagne la coupe du monde contre l’Allemagne 2-0.
Lundi 1er juillet :
Nous retournons au Programme. Avec de l’électricité, tout va beaucoup mieux. Nous obtenons notre lettre pour l’ANGAP que nous apportons de suite. Et là, ô miracle, notre autorisation est déjà prête. Après-midi à Ambohijanaka. De retour, il y a une longue queue pour la station service en face de Leader Price. Elle vient visiblement de recevoir de l’essence.
Mardi 2 juillet :
Pas grand-chose à faire. On monte à pied au Rova. Redescente sur la Haute-Ville. On va manger au Saca Manga. Ca fait du bien de prendre un bon repas français, ça change du riz. Ensuite, je fais un tour dans une station internet pour relever mon courrier. On va passer la soirée à l’Indra avec after au Caveau.
Mercredi 3 juillet :
Nuit et journée difficile suite aux excès de bière de la veille au soir. On se retrouve à 9h à la station de taxi-brousse pour Tsiroanomandidy. En fait, il s’agit d’un minibus. Celui-ci part une fois complet vers 10h30. La route est bonne et il nous faut moins de 5h pour rallier Tsiroanomandidy. On s’installe à l’hôtel. Pas grand-chose à faire (ça devient une habitude). La météo est meilleure qu’à Tana. On fait un tour du côté du marché.
Jeudi 4 juillet :
A 8h, enregistrement des bagages. On a 68 kg, soit 28 de surcharge ou 138.000 FMG. On traîne ensuite toute la matinée en attendant l’avion prévu à 13h10. Il a en fait une demi-heure de retard. C’est un Twin Otter d’Air Madagascar.
On charge et on s’envole pour Antsalova.