Un petit voyage au pays des caribous ou plutôt des orignaux pour un congrès à Mont-Tremblant, à une bonne centaine de kilomètres au nord-ouest de Montréal.
Mardi :
Départ en bus de Grenoble à l’aéroport de Lyon. Enregistrement des bagages sans difficulté pour moi mais avec quelques problèmes pour d’autres. En effet, la compagnie charter n’accepte qu’un bagage en soute et un autre en cabine. La collègue de boulot qui transporte un poster doit payer un supplément de 75 €. Après négociation, ça finit par passer gratuitement. Vol sans problème. Service assez sommaire qui n’est pas sans rappeler celui de Canada 3000 empruntée il y a longtemps pour la même destination. C’est quand même long, avec 8 heures de vol.
Atterrissage à Montréal sous un ciel un peu couvert qui semble faire suite à une petite pluie. Nous passons la douane et récupérons nos bagages sans difficultés. Ensuite, c’est pour trouver le chauffeur qui doit nous emmener au congrès que ça se complique. Dans le message qu’on nous a envoyé, il est indiqué qu’il nous attend à 14 h 30 aux arrivées internationales mais aussi pendant une heure vers un bar à côté des arrivées domestiques. Nous sommes légèrement en avance mais il n’y a pas l’ombre d’un chauffeur avec son écriteau à la sortie. Nous nous dirigeons vers le bar sans plus de succès. Nos téléphones portables ne fonctionnent absolument pas. Nous naviguons entre le bar et les arrivées internationales. Nous trouvons une troisième congressiste qui est arrivée des USA sans trouver le chauffeur non plus. Après deux essais, elle parvient à contacter l’hôtel qui se renseigne. Elle retourne faire le gué aux arrivées domestiques. Pendant ce temps là, un orage tombe dehors. Au bout de trois quarts d’heure, le chauffeur se pointe. Il savait qu’on était là mais comme le vol d’un autre congressiste était en retard, il n’est pas venu. On trouve alors un quatrième congressiste qui n’est pas celui qu’on attend. Le chauffeur hésite encore un peu sur la marche à suivre. Après accord téléphonique de l’hôtel, nous partons sans attendre le participant manquant qui voyagera avec un autre groupe. D’ailleurs, en montant dans le véhicule, il se confirme qu’il fait lourd dehors. Dans l’affaire, il est 16 h, ce qui nous offre le plaisir d’être dans les embouteillages à la sortie de Montréal. Ensuite, ça roule. Le chauffeur a bien noté qu’il devait me poser à un endroit différent des autres participants. En effet, j’ai trouvé que le superbe hôtel du congrès isolé au bord d’un lac était un peu cher. Alors, j’ai décidé de prendre un B&B à l’entrée du village de Saint-Jovite. Sauf que le chauffeur fonce et me demande au dernier moment où me poser, un peu tardivement. En fait, c’est un taxi de Montréal qui ne connaît pas le coin et il n’est pas enclin à faire de détours.
On pose les autres participants et j’arrive à le convaincre de m’emmener à mon hôtel en lui jurant que ça ne va pas le perdre au fin fond des bois. Donc, 5 minutes plus tard, je suis à mon hôtel qui est déjà d’un niveau de confort largement acceptable.
Après installation, je suis à la recherche d’un moyen de transport. C’est trop tard pour la location de vélo. Donc, ce sera bus aller-retour pour aller à la réception de bienvenue du congrès. Comme la réception est très limitée, je rentre manger en face de mon hôtel.
Mercredi :
Après le petit déjeuner, je prends la direction du centre du village pour récupérer le vélo que j’ai réservé la veille. C’est un hybride suivant la terminologie locale qu’on appellerait plutôt un VTC ou Vélo Tout Chemin de part chez nous. Direction le congrès. Si la chaleur n’est pas au top, l’humidité est au max. Aussi, j’arrive en nage au congrès. Rien à signaler si ce n’est la climatisation excessive. Le soir, en rentrant, j’en profite pour faire quelques relevés pour OpenStreetMap. Il y a un truc très sympa dans le coin, c’est le Petit Train du Nord. C’est une ancienne voie ferrée qui a été transformée en piste cyclable non goudronnée. Et comme c’est un ancien chemin de fer, le profil est très doux, ce qui est loin d’être évident dans ce coin vallonné. Et en plus, on est en pleine nature avec pas mal de chevreuils visibles.
Vélo : 33 km.
Jeudi :
Suite du congrès. Cette fois, je pars en short et t-shirt. Je me change sur place, histoire d’avoir une tenue correcte pour ma présentation orale. Légère averse en journée. Le soir, retour en cartographiant. Restitution du vélo. Achat d’un adaptateur électrique, vu qu’ils n’ont pas les mêmes prises de courant que chez nous dans ce pays.
Vélo : 24 km.
Vendredi :
Il pleut. Ce n’est pas un orage, juste une bonne pluie continue qui trempe bien. J’ai prévu de changer d’hébergement pour le week-end aussi je quitte le B&B avec mes bagages en bus pour le congrès. Fin du congrès après le repas de midi. De nouveau, bus. Malheureusement, cette fois, il n’y a pas d’abri à l’arrêt, ce qui fait que je suis trempé après 5 mn d’attente. Installation à l’auberge de jeunesse à Mont-Tremblant-Village. Il y a une bande de jeunes qui vont nager dans le lac voisin, malgré le mauvais temps, des tarés, dixit la fille de l’accueil, juste un club de triathlon en pratique.
Samedi :
Il pleut encore un peu de bon matin. Je vais me renseigner pour louer un VTT. À 65 $ la journée, je trouve ça un peu cher. En plus, les sols étant détrempés, il est déconseillé d’emprunter les sentiers en vélo pour limiter l’érosion. Je me rabats sur un hybride de l’auberge de jeunesse. Le matin, je commence par cartographier la piste cyclable du coin, dite multifonctionnelle car elle sert aussi en hiver pour le ski de fond. En fin de matinée, je suis dans la station de ski du Tremblant pour m’abriter pendant un passage pluvieux plus marqué que la bruine du matin. J’essaie ensuite de suivre la rive ouest du Lac Tremblant. C’est vallonné. Au début, la route est goudronnée. J’arrive à un mouillage avec parking que j’avais repéré sur vue aérienne. J’espérais y trouver un bar mais il n’en ait rien. Je continue sur une autre piste non goudronnée. Le trafic automobile est pour le moins faible. J’arrive au Lac Bibite, terminus de la piste. C’est un lieu de villégiature avec des résidences secondaires autour du lac. Le seul moyen d’y accéder est d’y aller en barque. Après avoir manger quelques biscuits, je repars sans tarder, les moustiques étant voraces. Pour le retour, j’ai repéré, toujours sur vue aérienne, un chemin qui doit me permettre de revenir par un itinéraire différent. C’est assez rare car dans le coin où il y a surtout des réseaux ramifiés de routes en cul-de-sac. En pratique, je tombe en pleine forêt sur une barrière motorisée avec digicode. Je fais un signe en direction de la caméra de surveillance et je contourne la barrière. Je me retrouve alors à l’intérieur d’un domaine privé en cours de lotissement avec des résidences secondaires réparties dans les bois. Il reste des lots à construire pour qui veut. Je ressorts par l’entrée principale qui, elle, est ouverte. J’aboutis finalement à l’ouest du Lac Mercier. J’enquille sur un bout de P’tit Train jusqu’à la Station La Conception. Je repars dans l’autre sens en longeant le lac Mercier jusqu’au village où je prends un sandwich à deux heures de l’après-midi. Retour à l’auberge.
Vélo : 41 km.
Dimanche :
Je repars avec le vélo de l’auberge. Ciel toujours couvert mais juste un petit passage de bruine le matin. Montée au mont Plaisant dans une résidence privée. Redescente de l’autre côté sur une piste privée. Bonjour le chevreuil. Route jusqu’au lac Gélinas puis au lac Desmarais. Le problème, c’est que les routes ne sont jamais au bord de l’eau alors on voit difficilement les lacs, tout juste des morceaux entre les arbres ou à côté des baraques.
Pour le lac Desmarais, il est complètement entouré par un domaine privé en devenir. Le plan annonce tout un tas de phases de réalisation ainsi qu’une piste multifonctionnelle devant faire le tour. Il y a de larges allées goudronnées qui desservent de rares maisons pratiquement toutes inoccupées bien que nous soyons sur un week-end de trois jours. J’ai de nouveau repéré un passage dans la montagne. Franchissement d’une barrière en haut. Quelques kilomètres de descente en disant bonjour aux coyotes. Nouvelle barrière en bas. Puis j’arrive sur la Transcanadienne et le village de la Conception. J’avais vu dans Google Street View qu’il y avait un bar sous le pont couvert. Je le trouve sans difficulté, si ce n’est que le bar est fermé. Je fais un tour dans le village qui ne présente aucun commerce. Je tente alors ma chance sur la route principale qui sort du village. Et la chance me sourit. Je tombe sur un dépanneur ou plutôt une dépanneuse qui me propose un pain grillé à l’ail et au fromage. Après ce repas en terrasse, je reprends la route. Comme je n’ai pas envie de me regrimper la montagne, je prends la route en direction de Labelle. J’avance un bout avant de traverser un champ pour reprendre le P’tit Train qui passe à proximité. Retour sur Mont-Tremblant par le P’tit Train comme la veille. Le soleil pointe le bout de son nez à 16 h. Comme conclusion, pour la randonnée en VTT, Mont-Tremblant n’est pas une destination enthousiasmante. Ça manque de réseau maillé de piste forestières et de sentiers. Banf était plus sympathique de ce point de vue.
Vélo : 48 km.
Lundi :
Maintenant, il faut rentrer. Ça commence devant l’auberge de jeunesse avec un bus qui doit passer à 10 h 15. En fait, c’est juste une navette qui fait le tour de Mont-Tremblant et qui nous amène à la station-service où se trouve le vrai bus. Le temps d’acheter les billets et de charger tout le monde, nous partons à 10 h 50. Ça roule bien sur la Trans-canadienne mais pas longtemps car c’est un omnibus. Donc, nous ressortons à Sainte-Agathe, Sainte-Adèle. Nous tournons dans la zone commerciale à Saint-Sauveur-des-Monts. En plus, ils ont sérigraphié de la publicité sur le bus, ce qui fait qu’on ne voit pas bien le paysage. Le bus finit par être plein. Nous parvenons à Saint-Jérôme, terminus du chemin de fer et début de la piste cyclable qui va à Mont-Tremblant. Nous transférons les passagers excédentaires dans un autre bus arrivé en renfort. Un petit coup d’autoroute permet d’accélérer les choses jusqu’à la banlieue de Montréal où nous repartons en omnibus. Nous parvenons à la gare routière, dite Station centrale à 13 h 50. Trois heures pour 130 km et certains sont partis de Mont-Laurier à 9 h. Même si la gare est sensée être centrale, je ne sais pas trop où je suis. Comme en plus, il y a des bus directs pour l’aéroport, je me contente d’un sandwich au café de la gare avant de me diriger vers l’aéroport. 15 h 20 sur place, je ne vais pas rater l’avion. Décollage vers 21 h.
Mardi :
Vol sans problème. Il y a même les jet-streams qui nous poussent dans le dos. Courte nuit blanche. Le ciel se dégage à l’arrivée sur la France, ce qui permet d’apprécier le paysage. Les travaux du TGV Tours-Bordeaux font une sacrée saignée. Nous arrivons à Lyon avec 40 mn d’avance et 6 heures au total. Je me dis que je vais même pouvoir prendre le bus pour Grenoble avec une heure d’avance. Passage de la douane à 9h. J’arrive au carrousel à bagages qui se met en route. Les valises sortent. Ils sont efficaces. Ah non, ce sont les bagages d’un autre vol qui lui était juste à l’heure. Alors, on attend. 40 mn plus tard, je récupère mon sac mais c’est trop tard pour le bus. Départ pour Grenoble à 10 h 30 comme initialement prévu.