Aller à Reading en Grande-Bretagne et en revenir.
Au départ, il y avait un congrès scientifique pour le travail à Reading, en Angleterre. Le congrès ayant lieu sur les trois premiers jours de la semaine, ça pourrait de plus être l’occasion de visiter Londres. En plus, d’après le programme, c’est à une demi-heure en train de Londres, ce que j’imagine être la grande banlieue. En pratique, quand le congrès se rapproche, il s’avère que j’ai aussi une réunion en région parisienne le vendredi avant le congrès. Comme je suis un peu fatigué de courir dans tous les sens, je décide de passer le week-end à Paris plutôt qu’à Londres. C’est donc parti pour un récit un peu bloguesque, dans le style je raconte ma vie.
Déjà, avant de partir, ça se passe mal pour la réservation des billets de train. Le fax du travail ne peut plus émettre de fax depuis deux mois aussi la responsable des missions a envoyé la commande scannée par email. Sauf que l’agence de voyage a changé d’email et que le message s’est perdu au fin fond d’un serveur sans signaler l’erreur. La veille, affolement faute de voir arriver la confirmation. Il faut refaire la commande et le billet sort à 580 € au lieu des 400 € initialement prévus.
Vendredi 17 septembre :
Réveil à 4 h 00. À 4 h 30, je suis dehors à attendre le taxi que j’ai commandé la veille au soir. Le taxi ne vient pas ni ne m’appelle. Je n’ai pas le numéro sur moi. Le temps de remonter dans mon appartement, de faire venir un taxi de la gare et retour, ça me paraît difficile d’avoir le train. Aussi, je vais prendre mon vélo au garage. Je traverse la ville le plus vite possible. Ça circule bien à cette heure. J’attache mon vélo. Je retire mon billet à une borne et je monte dans le train avec au moins deux minutes d’avance. Le TER n’a aucun problème jusqu’à Lyon où je prends un café/croissant comme petit déjeuner. J’enchaîne avec le TGV pour Massy. Malheureusement, quand on arrive en région parisienne, on nous annonce qu’il y a eu des câbles volés dans la nuit et que nous allons être retardés. Nous prenons quelques chemins de traverse pour parvenir à Massy avec une demi-heure de retard. Une fois dehors, je pars à la recherche de l’arrêt de bus qui a encore changé de place en raison des travaux. Une fois que je l’ai trouvé, je retrouve aussi deux collègues qui viennent à la même réunion. Heureusement, grâce aux nouvelles voies spéciales pour le bus, nous parvenons pratiquement à l’heure à notre réunion.
Le soir, je dois aller dormir chez Stéphane, à Chambourcy, en banlieue ouest. Je commence par trouver un collègue pour me ramener sur Paris en voiture plutôt que le couple bus+RER. Malgré les légers embouteillages en arrivant sur le périphérique, c’est largement gagnant. Il me dépose à la station Cité Universitaire du RER B. Je suis en train de me dire que je risque même d’arriver trop tôt pour Stéphane. Je prends le RER B jusqu’à Châtelet-Les Halles. Là, ça se complique. Le trafic sur la ligne A était interrompu suite à un contrôle de sécurité en Gare de Lyon, ce que j’interprète comme une alerte à la bombe. Le trafic reprend avec beaucoup de voyageurs en attente. D’un coup, je risque beaucoup moins d’être en avance. Je monte dans la première rame pour Poissy. Quand on arrive à la Défense, le conducteur nous annonce que la rame ne va finalement pas plus loin. Nous descendons sur le quai et nous attendons qu’une nouvelle rame pour Poissy se pointe. Ça prend une demi-heure mais cette fois, elle va vraiment au bout. Je retrouve Stéphane à l’arrivée.
Samedi 18 septembre :
Ballade VTT dans la région. 49 km. +/- 550 m de dénivelé. Cartographie de Chambourcy.
Dimanche 19 septembre :
Repas de midi avec Stéphane avant de partir. Train de banlieue jusqu’à la Gare Saint-Lazare puis RER E pour la Gare du Nord sans problème. Ça se complique au moment de passer la douane. Ma carte d’identité est périmée depuis quelques mois et j’ai laissé mon passeport à la maison vu que je voyage en Europe (sauf que les britishs ne font pas partie de l’espace Schengen). Le gabelou français me prévient que ça risque de ne pas passer. Le douanier anglais, qui ne semble pas parler français, fait affectivement la tête. Après en avoir référé à un supérieur, il m’autorise quand même à passer mais c’est la dernière fois. Remarque, en 1996, j’avais déjà une carte d’identité périmée mais les contrôles étaient moins tatillons. Seuls les douaniers français s’en étaient rendus compte au retour. Voyage en Eurostar sans anicroche. À Londres, direction le métro. Les renseignements m’expliquent comment aller à Reading avec le métro puis le train, où acheter le ticket et où trouver un distributeur de billets. Il y a trois distributeurs au même endroit mais le premier refuse de me donner de l’argent. Heureusement, au second d’une banque différente, ça va mieux. Je vais ensuite au guichet acheter mon ticket, un combiné métro+train à 16,60 £ (19,40 €). Ça me semble quand même cher pour la banlieue. Et quand je demande au guichetier confirmation de mon itinéraire, il m’indique qu’il faut aller à Waterloo prendre le train parce que j’ai un billet à bas tarif. Il me donne même un petit carton m’expliquant comment m’y rendre.
Je suis dubitatif mais je décide de suivre ses instructions. Déjà, il y a des déviations dans les couloirs du métro à cause de travaux. Je me dis que Waterloo est peut-être juste le nom d’une station de métro reliée à la gare de Paddington où on m’a indiqué d’aller en premier et qu’il me fait prendre un détour car le réseau dans son ensemble a l’air d’être pas mal en travaux de rénovation. Première ligne de métro. Changement. Seconde ligne. C’est alors que je découvre où se trouve Waterloo qui n’a rien à voir avec Paddington. Je ne fais qu’une station et je fais demi-tour sur l’autre partie de la ligne qui m’amène directement à Paddington. Le premier train en partance est annoncé comme s’arrêtant à Reading aussi je monte dedans et je m’installe. Au bout d’un moment, ils démarrent les moteurs... diesel. Ils ont encore des dessertes de banlieue en diesel !!! Je regarde alors mon GPS qui m’indique que Reading est à 55 km alors que ce n’est que le deuxième arrêt de la ligne. C’est vraiment la très grande banlieue. Ça fait quand même deux fois plus cher du kilomètre qu’en France. À l’heure dite, nous partons. Le train roule à 140 km/h, un peu moins en miles. Après de vastes étendues champêtres et un arrêt, nous parvenons à Reading en ce qui me semble quand même plus qu’une demi-heure. Les tourniquets me laissent sortir de la gare avec mon ticket. Sur place, je décide de rallier le campus à pied, 35 mn d’après les informations du congrès, 2,2 km d’après mon GPS. Arrivé à l’entrée, celle-ci est en travaux comme annoncé mais je ne pensais pas que même les piétons ne pourraient pas passer. J’hésite entre contourner par la droite ou par la gauche, les deux étant indiqués sur les panneaux. Je prends l’option gauche qui s’avérera être la mauvaise. Je visite le campus, Whiteknight Lake et j’en passe. Je finis par trouver l’accueil. Je récupère la clé de la chambre et je vais à la résidence. Installation dans la chambre. Ils ont déjà mis le chauffage en route. L’hiver est précoce en Angleterre.
Il y a une connexion éthernet pour mon ordinateur portable. C’est alors que je m’inquiète pour le recharger. Et là, damned, les prises anglaises sont différentes de celles du reste du monde. J’avais effectivement remarqué dans l’Eurostar qu’il y avait deux types de prises mais je n’y avais pas prêté plus attention. On ne se méfie jamais assez de la perfide Albion. J’ai beau essayé, ça ne veut pas rentrer. Il va falloir économiser sur la batterie. En attendant, je retourne au centre-ville pour manger. C’est calme. On va dire que c’est dimanche soir. De retour dans ma chambre, je me penche de nouveau sur le problème de prise. Étant dans la résidence censée accueillir les visiteurs étrangers de l’université, je me dis qu’ils ont peut-être pensé à ce problème. C’est alors avec joie que je découvre dans la table de chevet une multiprise... so british, qui ne résout en rien mon problème. Je me tourne alors vers la salle de bain. Je trouve la prise rasoir qui est un peu différente des autres prises. J’essaie l’alimentation du portable dessus et celle-ci s’allume bien. Je mets alors en place mon chargeur de pile qui fonctionne bien aussi et je le laisse pour la soirée. Au moment de me coucher, je me rends compte que la prise rasoir ne fonctionne que quand la lumière de la salle de bain est allumée. Je n’avais pas vraiment l’intention de laisser la lumière toute la nuit, surtout qu’elle est couplée à la ventilation, ce qui est bruyant. Je tente néanmoins pour un moment de recharger le portable mais une fois que je le connecte à l’alimentation, ça consomme trop et la prise rasoir se met en sécurité. J’arrête les essais là pour ce soir.
Pour dormir, le lit est un peu petit.
Lundi 20 septembre :
Réveil spontané de bon matin, l’insonorisation du bâtiment étant limitée. Petit déjeuner tout à fait correct. Début de la conférence. Ils espéraient une centaine de personnes mais il n’y a qu’une cinquantaine d’inscrits au final. Bien qu’il s’agisse d’une conférence européenne, la provenance des participants est très anglo-saxonne. Je suis le seul français et je ne connais personne. Quant à la parité, n’en parlons même pas. Pour le repas de midi, ça tient plus de la collation à base de sandwich SNCF qu’autre chose. Les pauses café sont aussi spartiates. Quant au recueil des résumés, ça ressemble plus à du poly de cours fait à l’arrache que autre chose. Ils n’ont pas dû avoir trop de mal à boucler leur budget. Sinon, les conférences sont intéressantes même si c’est assez orthogonal à mes préoccupations habituelles. Je fais mon propre exposé. Je vois aussi qu’il y a sur la table un adaptateur de prise anglais->reste du monde. À la fin de la session, je demande à l’étudiante chargée de la logistique si je peux l’emmener pour la nuit mais elle me répond que ça ne fait pas parti de l’équipement de la salle et que ça appartient sans doute à quelqu’un en particulier. Je peux éventuellement repasser plus tard dans la salle voir s’il est toujours là. En attendant, il y a la séance poster avec bière et fish&chips, ce dernier fourni par la meilleure boutique de la ville. Les anglais et la bouffe, ça fait deux mais on ne peut pas dire que les organisateurs se soient moqués de nous sur ce coup là. Et c’est convivial. Après la séance poster, je repasse dans l’amphi mais l’adaptateur n’est plus là. De retour dans la chambre, je repars sur mes problèmes de prise. En fouillant bien dans les options de l’ordinateur, je trouve qu’on peut désactiver la charge de la batterie quand on est branché sur le secteur. Moyennant cette option, la puissance demandée est suffisamment faible pour être supportée par la prise rasoir. À défaut de pouvoir recharger les batteries, je peux au moins utiliser le portable dans la chambre. La prise réseau et la salle de bain étant à l’opposé, je suis obligé de mettre l’ordinateur par terre, à l’extrémité de chaque câble et de travailler allonger sur la moquette. Je vois sur mon billet de train retour que j’ai une place fenêtre dans l’Eurostar, ce qui devrait me laisser une chance sur deux d’avoir le bon type de prise à portée de main et pouvoir ainsi recharger mon ordinateur.
Mardi 21 septembre :
Suite des conférences. L’adaptateur vu la veille n’est pas de retour. Pauses café et repas de midi inchangés. Le soir, il y a le repas de gala de l’autre côté de la ville. Nous y allons en bus. Repas tout à fait correct. Après, il n’y a par contre pas bus prévu pour le retour. Alors on commence par aller à pied jusqu’au centre-ville. Puis, après une pause au pub, nous finissons aussi à pied, vu qu’on a déjà fait la moitié de la distance.
Mercredi 22 septembre :
Fin des conférences. Je trouve un autre participant qui a un adaptateur, ce qui me permet enfin de recharger les batteries pour le retour. En fin d’après-midi, je vais faire un tour en ville. J’achète mon ticket de train pour le lendemain. À 20,40 £ (24 €), c’est encore plus cher qu’à l’aller. Ensuite, j’ai beau tourné deux heures en ville, il n’y a vraiment rien d’intéressant. J’aurais pu me dispenser de trimbaler mon gros appareil photo et le trépied pendant tout le voyage. Il y a du monde dans une zone commerciale moderne peuplée d’enseignes de diverses multinationales. Pour le repas du soir, j’opte pour une pizza dans un italien. À part qu’ils servent le vin rouge trop chaud, comme la veille, ça fait du bien de manger correctement.
Jeudi 23 septembre :
Retour en France. Réveil à 5 h 00. Douche. J’ai beau laissé couler, l’eau chaude n’arrive pas. Je renonce à la douche. Taxi pour la gare. Il tombe quelques gouttes. Ça contraste d’avec les jours précédents où il faisait assez beau. Le train est annoncé à l’heure. Ça tombe bien parce que mon timing est un peu serré. D’après le site web des chemins de fer, il faut compter une heure pour rejoindre la gare de Saint Pancrasse, soit 7 h 00, et je dois être une demi-heure en avance pour l’Eurostar qui part à 7 h 27. D’après le guichet de la veille, je devrais plutôt arriver vers 6 h 45. Le train part à l’heure. Il est sans arrêt jusqu’à Paddington avec une pointe à 200 km/h. J’ai un petit flottement au moment de prendre le métro. Je laisse passer une première rame puis je pars sur une ligne parallèle. Une station plus loin, je fais un petit changement pour me remettre sur la bonne ligne. À 6 h 45, je pose le pied à Saint Pancrasse. Je passe le contrôle de sécurité. Le douanier français me prend le chou un moment à cause de ma carte d’identité périmée. Je prends un chocolat/croissant en attendant le départ du train mais je dois finir rapidement, la fin de l’embarquement étant annoncée. Dans cet Eurostar là, il n’y a pas de prise électrique du tout, ce qui résout les problèmes de compatibilité. Heureusement que j’ai pu recharger la veille. Après le tunnel sous la Manche, il pleut bien sur le Nord de la France mais ça ne dure pas. Nous arrivons à Paris avec quelques minutes de retard. C’est jour de grève pour nos retraites. Donc, direction le RER D. Une rame est annoncée dans une dizaine de minutes. Elle arrive effectivement mais a son terminus à Châtelet-Les Halles. Là, changement rapide pour la Gare de Lyon par la ligne A. J’arrive en gare 5 minutes avant l’heure théorique de mon train. Néanmoins, compte tenu de la grève, mon train pour Grenoble était annoncé la veille sur internet comme étant maintenu mais avec 30 minutes de retard. En pratique, mon train est annulé et il faut que je prenne le suivant dans deux heures. Je change mon dernier billet de 5 £. Je m’installe dans un café en face de la gare où je prends le repas de midi. Ensuite, direction le train. Je prends une place au hasard. Départ à l’heure prévue. Pas plus de prise électrique que dans le train précédent mais c’est parti pour tenir jusqu’au bout. Concernant la climatisation, elle est quelque peu lymphatique. Il fait 30°C dans la rame. Au bout de deux heures, un contrôleur passe dans la rame et dit : "Il fait chaud ici, non ?". Oui, je crois. Il essaie de bricoler la climatisation mais sans succès.
À la gare de Grenoble, je récupère mon vélo. Il a été légèrement vandalisé. Le catadioptre arrière a disparu. Il semble avoir été proprement dévissé et non cassé ou arraché. Retour maison mais c’est pour repartir aussi tôt au boulot car je dois repartir pour un autre congrès le dimanche matin.
Concernant le catadioptre, je pense que c’est le porte-bagage qu’on a essaie de me voler, une autre vis de ce dernier étant défaite et à l’opposé, un écrou a été endommagé dans une tentative de dévissage. Un tour à uN p’Tit véLo dAnS La Tête m’a permis de retrouver un catadioptre et de remettre tout ça en ordre.