Chez Éric Sibert
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Mont Ibity

De Tana au Mont Ibity et retour

Mis en ligne le 24/11/2008
Madagascar 2008

Me voilà de retour dans la capitale après la côte de la Vanille.

Tana depuis la haute ville

Jeudi 14 août :
Le matin, je reste à l’hôtel à discuter avec Florent des aventures passées et futures. L’après-midi, je commence par le FTM pour acheter des cartes routières plus détaillées. Je continue avec le ministère des mines pour des cartes géologiques. Vu le tarif, je me laisse un temps de réflexion. Par contre, le préposé à la bibliothèque me présente un rapport de 1975 sur une prospection à la recherche de grottes à guano. Je termine mon tour avec une visite à l’observatoire de Tana, le point de départ du système géodésique Tananarive 1925. Ça fait partie de l’Université d’Antananarivo. Je repasse à l’hôtel récupérer mes affaires avant de me rendre au stationnement de taxi-brousse pour Ambatolampy. Je n’attends pas trop avant que le véhicule soit plein et parte. Je suis rendu à destination vers six heures, où Liva m’attend. Je passe la nuit chez elle.

Vendredi 15 août :
Nous commençons par un petit déjeuner grand luxe, merci Liva. Ensuite, nous attendons un taxi-brousse de Tana qui doit venir nous livrer la gamelle de la cousine à faire réparer auprès des spécialistes locaux. Enfin, nous partons à la recherche d’un taxi-brousse pour Antsirabe. Nous en trouvons un en attente au centre d’Ambatolampy. Il y a un petit air andin comme à Analavory. Nous arrivons à Antsirabe vers midi. Nous nous installons dans l’hôtel EIB, chaudement recommandé par le chauffeur de taxi. Nous commençons par un tour au restaurant avant d’aller faire une sieste. Le soir, nous retournons au même restaurant où il y a un groupe malgache qui joue un répertoire varié alternant musique internationale et chants locaux des différentes régions. Pour la nuit, c’est plus difficile car l’hôtel fait aussi karaoké et ceci très fort et jusqu’à point d’heure.

Samedi 16 août :
Bruyant le soir, l’hôtel l’est aussi dès l’aurore. Nous plions bagages et partons sans tarder à la recherche d’un autre hébergement. Nous jetons notre dévolu l’hôtel La Ville d’eau. Nous allons ensuite prendre un petit déjeuner copieux dans un restaurant en ville. Après, nous nous promenons longuement dans le grand marché. Nous nous contentons d’un repas léger dans l’après-midi. Sur une place, nous assistons à une représentation d’un groupe folklorique de la région. Le soir, nous testons un nouveau restaurant et l’addition s’en ressent. La nuit est bien plus calme que la précédente et même la boîte de nuit voisine est à peine audible.

Légumes
Poissons
Restauration rapide
Liva

Dimanche 17 août :

À côté d’Antsirabe
Gargote à Antsirabe

De nouveau, nous prenons un petit déjeuner sympa à proximité de l’hôtel. Liva doit rentrer chez elle à cause du boulot qui l’envoie en formation Spip lundi matin à Tana. Mais avant de partir, elle doit acheter des jouets pour son fils et ses neveux. Nous nous rendons en pousse-pousse dans un atelier de fabrication d’objets miniatures à partir de boîtes de conserve recyclées. Nous avons le droit à une démonstration de réalisation de certaines pièces. Liva achète ses deux pousse-pousses et ses deux vélos. Nous continuons pour le stationnement de taxi-brousses mais en chemin, on nous trouve un véhicule particulier qui doit aller sur Tana. Bien que plus cher, Liva le prend, histoire de gagner en confort et rapidité. Je retourne en centre-ville.

Poste d’Antsirabe

Animation QuickTime (2 Mo)

Les mendiants et les pousse-pousses sont quand même insistants, limite pénibles, à Antsirabe. Je n’ai plus d’argent et, manque de chance ou imprévision de ma part, le distributeur de billets est en panne, la communication étant rompu. Comme l’appareil est en face de l’hôtel, je vais y repasser de nombreuses fois. Dans l’après-midi, je vais me promener sur la colline surplombant la ville. Je monte à travers les pins. Malheureusement, quand j’arrive au sommet, le temps est couvert et le panorama sur Antsirabe est mitigé.

Antsirabe vu d’en haut

Animation Flash

De retour en ville, le distributeur fonctionne de nouveau. Je peux me refaire une santé financière car avec moins de 10.000 Ar (4 €), j’étais un peu serré. Lecture dans un bar de la ville : Patrocle est mort.

Lundi 18 août :

Mes poulets s’enfuient

Je me lève sans tarder. Je prends un petit déjeuner rapide puis je fais quelques courses de nourriture pour les deux jours à venir. Je me rends ensuite au stationnement des taxi-brousses pour Ibity. D’après un pousse-pousse, lundi est le jour de marché dans la localité et il y a beaucoup de taxi-brousses ce jour là. Quand j’arrive à 7 h 45, il y en a un qui attend avec deux personnes à l’intérieur. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne se remplit pas vite. En attendant, j’assiste au déchargement d’un cochon qui était transporté sur le toit d’un taxi-brousse J9. C’est une belle bête mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’apprécie pas le traitement qu’elle subit. Elle est ensuite évacuée en pousse-pousse.

Station lignes locales Antsirabe
Mont Ibity
Pachi podium

À 10 h, mon véhicule est enfin complet et nous partons. La piste pour Ibity, une fois quittée la RN7, est bonne mais un peu taule ondulée. À 11 h, je suis à destination où c’est effectivement jour de marché. Je vais à la mairie acheter une autorisation de circulation dans la réserve. Monsieur le Maire me délivre le précieux sésame. Je recrute aussi un guide. Je prends un dernier repas dans une gargote. Je n’arrive même pas à finir ce qu’ils considèrent comme une demi-portion malgache. Nous décollons à midi, un peu sous le cagnard. Le guide insiste pour prendre mon sac à dos. Comme il est bossu, le sac est partiellement de travers. Nous commençons par grimper le long du mont Kiboy. Nous partons ensuite en traversée et enchaînons plusieurs petits cols. Il y a un sentier assez bien marqué. Après le dernier col, par contre, il n’y a plus rien et c’est dré dans l’pentu. Je prends le sac du guide avec ses affaires qu’il portait à la main en plus de mon sac. Nous montons tranquillement. Sur le haut, quelques cairns nous indiquent la direction. À 15 h 30, nous sommes à un sommet que le guide prétend être le mont Ibity. J’émets de sérieuses réserves car à moins d’un kilomètre, il y en a un autre plus haut et dont l’altitude collerait plus avec les 2254 m de la carte. Comme l’heure tourne et qu’il y a aussi le problème du campement, je n’insiste pas. En plus, il y a bon vent frais. D’ailleurs, à propos du campement, d’après le guide, il n’y a rien dans le coin et la seule solution est de redescendre. On ne peut pas continuer tout droit à cause des gros rochers. Là, par contre, il n’est pas question de lâcher. J’ai les indications de Florent, une carte, un GPS, ça doit passer. De guerre lasse, le guide accepte de suivre ce vazaha bien fou. Je reprends mon sac à dos et nous partons à peu près droit pour une zone qui doit être à environ 1 km. Le problème, ce n’est pas le pierrier avec des blocs de 10 m mais la végétation entre. Néanmoins, nous arrivons à progresser à petite vitesse. Ça nous réchauffe bien. Nous arrivons à un premier col qui pourrait déjà servir de campement. Nous continuons. Après une crête, nous arrivons sur une grande dépression qui ressemble à la description de Florent. En suivant le cours des ruisseaux asséchés, nous descendons dedans. Enfin, il me semble voir l’amorce d’une grotte. C’est gagné. Nous posons les affaires sur un replat herbeux au-dessus. Le guide est scotché. Nous allons jeter un coup d’œil plus détaillé à la grotte. En fait, ce que nous avions vu avant n’est pas la grotte elle-même. Celle-ci est en contrebas et c’est une sacrée perte. Je m’avance un peu dans l’entrée et j’entends le doux tintement des gouttes d’eau voir peut-être le bruit d’un ruisseau. Nous pourrons nous ravitailler en eau. Nous retournons au camp. J’installe la tente avant d’aller voir le soleil se coucher. Il descend en passant derrière les strates de nuages, les une après les autres. Cependant, je ne reste pas jusqu’au coucher car le vent devient glacial. Après un repas frugal, nous allons nous coucher. J’écris mon journal de voyage et je lis un peu l’Iliade avant d’essayer de dormir vers 19 h. Comme la nuit s’annonce fraîche, je me couche tout habillé dans mon duvet de plage.
Dénivelée : +900/-310 m.

Ascension du Mont Ibity

Animation QuickTime (4,2 Mo)

Mardi 19 août :

Grotte du Mont Ibity
Le guide dans les buissons

Il y a quelques averses dans la nuit. Réveil à 6 h. Nous sommes dans le brouillard et tout est humide. Je prends du cake avec du lait concentré sucré comme petit déjeuner, du costaud... Nous allons faire un tour à la grotte. Le guide préfère rester en haut du ressaut d’entrée pendant que je fais des photos en dessous. J’y passe une bonne demi-heure. De retour au camp, le soleil est là sur une petite mer de nuages et la tente a bien séchée. Nous plions et partons à 8 h 15. Le guide n’est pas trop chaud pour que nous attaquions directement dans les rochers suivant les indications de Florent. Il préfère que nous repassions par le sommet de la veille. Je prends un point GPS sur la route nationale dans la vallée et j’attaque en tête. Cette fois, le guide n’a rien dit quand j’ai chargé mon sac à dos. Nous progressons dans la végétation qui nous mouille pas mal. Malgré l’humidité, le rocher reste très accrochant. Comme j’ai un peu dévié par rapport à la veille, nous arrivons sous un sommet qui me semble être le bon cette fois. Je vais faire un tour en haut. L’altitude colle très bien avec la carte et il y a de gros tas de cailloux, des restes de cairns. Le ciel est maintenant dégagé.

Arrivée sur la plaine de Manandona

Je rejoints le guide et nous discutons de la descente. L’objectif, Manandona, est en vue directe. Il reste à trouver un chemin pour y parvenir. Dans la partie basse, nous distinguons des sentiers mais, plus haut, il y a du rocher. Il propose de contourner par la droite avant de traverser sur la gauche. Nous commençons la descente comme ça. Dans la traversée à gauche, j’insiste pour descendre droit même avec les rochers, pour rattraper un sentier visible en contrebas. Nous nous engageons dans la pente. Ça passe sans réelle difficulté. Il y a du quartz bleuté dans la zone. D’après le guide, c’est très courant sur certains versants. Vers le bas des rochers, nous tombons sur des cairns. En les suivants, nous aboutissons sur un sentier de plus en plus marqué, celui que nous voyions du haut. Bien plus bas, nous débouchons à l’embranchement du chemin d’Ibity et de celui de Manandona.

Chutes d’eau

En fait, le guide n’avait pas compris que je voulais rejoindre directement la route nationale à Manandona et non retourner sur Ibity. Après les explications, nous reprenons la descente dans ma direction. Nous arrivons dans les cultures en terrasses. Je dérape un coup et me vautre au passage. Enfin, nous débouchons dans la plaine verdoyante de Manandona. Nous la traversons jusqu’au village lui-même, au bord de la route. Déjà quelques gros nuages apparaissent. Nous sommes rendus peu après midi, ce qui est approximativement ce que j’espérais. C’est la fin de la piste pour mon pantalon.
Dénivelée : +220/-930 m.

L’attente d’un taxi-brousse commence. J’évalue à la louche le trafic à une centaine de véhicules par heure, les deux sens compris. Un taxi-brousse, style mini-camion bâché, arrive et nous annonce qu’il peut nous prendre mais qu’il doit faire un tour dans le village. Il revient un moment après avec un chargement de bois sur la bâche et à l’intérieur. Nous partons avec après une bonne demi-heure d’attente en tout. Il charge encore du monde plus loin. Ensuite, bien qu’il ne soit pas raz la gueule, il file directement sur Antsirabe sans prendre personne d’autre. Il pose le guide à l’embranchement pour Ibity. À 13 h 30, je suis à Antsirabe. Le temps de traverser la ville et que le minibus pour Tana soit plein, nous démarrons à 15 h. Au début, les lumières de l’après-midi donnent un joli rendu aux cultures en terrasse des Haut Plateaux. Plus loin, le ciel se couvre et nous avons un peu de crachin. Il y a encore une dépanneuse en train de sortir du fossé un taxi-brousse qui a raté un virage. À 18 h 30, je suis à l’hôtel à Tana. Liva me rejoint pour aller manger au restaurant.

Mercredi 20 août :
Le matin, je vais faire quelques courses en ville et acheter une carte géologique au ministère. Je retrouve Liva vers midi, pour aller manger. Nous allons ensuite faire du shopping en commençant à Analakely et en finissant dans les galeries marchandes vers Soarana. Il vaudrait mieux qu’il n’y ai pas d’incendie dedans, vue l’entassement des boutiques de fringues et l’étroitesse des couloirs, sans parler des issues de secours inexistantes. Je me trouve un jean pour rentrer en France. Nous continuons notre promenade en allant débloquer mon portable acheté en début de voyage. Ça fait donc le portable à 8 €. Le soir, Liva m’invite au restaurant.

Les escaliers à Tana

Animation Flash

Jeudi 21 août :
C’est la fin. Il est temps de plier bagages. Je suis convoqué à l’aéroport à 9 h pour un décollage à midi. J’ai réservé un taxi la veille. Il commence par emmener Liva au boulot avant de repasser me prendre. Ça circule mieux que prévu pour aller à l’aéroport. Je suis sur place à 9 h 30. L’enregistrement ne dure pas trop non plus. Ensuite, l’attente commence. Hector est mort. L’avion arrive de Paris mais on finit par nous annoncer qu’il y a un problème avec les toilettes. Nous embarquons avec une heure de retard alors que les travaux ne sont pas terminés. Nous décollons avec une bonne heure et demi de retard, sans que les toilettes ne soient réparées. La moitié d’entre elles sont indisponibles. Je fais quelques photos par le hublot lorsque nous survolons Majunga. Le temps passe et la nuit nous rejoint. Le ciel est dégagé. Par le hublot, je vois des torchères dans le désert avant que n’apparaissent les rivages illuminés de l’Europe. La lune rousse monte doucement sur l’horizon. Ensuite, je reconnais Annecy et Genève à leurs lacs. Les nuages s’amoncellent lorsque nous approchons de Paris et la pluie nous attend au sol. Nuit à l’hôtel à Orly.

Vendredi 22 août :
Temps gris et pluie sur Paris. En milieu de matinée, je prends le train pour Grenoble. Retour à la maison. J’ai perdu 5 kilos en 5 semaines, le tarif standard.

Dans le bus à Paris

Fin de Madagascar 2008.

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