Chez Éric Sibert
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Autour de Diego-Suarez

Une semaine autour de Diego-Suarez

Mis en ligne le 3/12/2006
Madagascar 2006

Jeudi 17 août :
Réveil de bon matin. Nous allons faire quelques tours en ville en 4x4 en testant les GPS. Une visite à Air Madagascar pour réserver un vol pour Tana. Un tour à la banque pour changer de l’argent. Retour à Air Mad pour payer le billet. Réservation de l’hôtel pour la baie des courriers. Pharmacie pour de la crème pour les lèvres car avec la chaleur et la sécheresse, les miennes sont bien craquelées. À midi, nous allons faire un tour en ville et descendons jusqu’à la place Joffre, au-dessus du port, pour manger au restaurant de la place. Le soir, bidouille GPS avec Jean. Séance de travail interrompue par une coupure de courant.

Vendredi 18 août :
Objectif, la montagne d’Ambre. Le temps qui n’est déjà pas radieux à Diego est carrément bouché sur la montagne d’Ambre. Nous allons en voiture jusqu’au point d’accueil Angap, au-dessus de Joffreville. Nous prenons le tour de 3 h. Départ en poncho sous la pluie et le vent vers 11 h. C’est beau la forêt tropicale humide même si le chemin est glissant. Nous visitons trois cascades.

Montagne d’Ambre

Le ciel se dégage par moments dans la balade même si le soleil s’arrête en haut des arbres. Après son petit topo appris par cœur, le guide n’explique plus grand chose. Il passe une demi-heure à chercher dans les feuilles le plus petit caméléon du monde. Et sur le chemin du retour, il tire directement devant sans plus rien dire du tout. Retour à la case départ vers 15 h. Grâce aux points Orange signalés le long du chemin - là où on capte le réseau orange - nous avons pu prévenir Jean qui vient nous rechercher juste à ce moment là. On prend en stop un vazaha et sa fille de 6 ans. Avec sa copine, ils voudraient se monter un business musicos et vente de produits maraîchers à Diego alors que la culture la plus rentable du coin, c’est le khat. Nous prenons une consommation au lodge en dessous de Joffreville. Petite séance de travail GPS sur ordinateur. Le soir, repas à la Farandole. En dessert, les beignets ne sont pas vraiment bons. En remontant, nous trouvons place Foch un cabaret fort sympathique, le Libertalia. Nous y passons un moment dans une ambiance bon enfant.

Vue satellite de la baie de Diego

Samedi 19 août :
Grasse matinée jusqu’à au moins tout ça. Ensuite, nous nous préparons pour partir en week-end 4x4 vers l’ouest de la baie de Diego. Nous sommes sur la route à midi. Nous faisons une première halte à Anamakia, le dernier bar sur l’itinéraire. Devant le bar, il y a une femme avec son nourrisson qui demande à son épave de mari ce qu’il a fait de l’argent du ménage. Nous reprenons la route et dépassons les salines avant de s’arrêter pour pique-niquer. Nous continuons sur la route qui autrefois desservait l’aéroport militaire en face de Diego et qui conserve des plaques de goudron en souvenir de cette période. Nous abandonnons la route et bifurquons vers l’ouest en direction de la baie du Courrier. La piste est mauvaise, caillouteuse et même en 4x4, ça secoue pas mal. Le temps est couvert avec du vent et quelques gouttes. Après un petit col, redescente sur la baie et arrivée à destination, chez Jojo.

Baie du Courrier

Nous nous installons dans les bungalows. Repas à la terrasse de l’hôtel. Sur l’autre côté du golf, au sud-ouest, il y a une lumière variable qui reste allumée un bon moment puis disparaît. Et apparemment, tous les soirs comme ça. On dit qu’il s’agit d’un homme qui voulait devenir pilote d’avion mais qui n’a pas pu. Alors, tous les soirs, il réunit son équipage et allume les lumières de la piste. La nuit, le vent intense est tel qu’il souffle même à l’intérieur du bungalow. Et comme sur tout le nord de Madagascar, ils ne connaissent pas les couvertures, nous nous couchons tout habillé pour ne pas avoir froid.

Dimanche 20 août :

Windsor Castle
Baie du Courrier depuis Windsor Castle

L’avantage de la nuit à la campagne, c’est qu’il n’y a ni chiens errants aboyant, ni d’appel du Muezzin à l’aube. Petit déjeuner continental plus. Nous commençons par aller au Windsor Castle le sommet du coin. Le 4x4 nous avance en partie et nous monte jusqu’à 100 m d’altitude. Nous faisons les 300 m restant par la directissime, en 40 mn. En haut, nous avons un panorama circulaire sur la baie de Diego, l’Océan indien et la baie du Courrier et le canal du Mozambique.

Grand beau temps, juste quelques nuages qui ne gâchent pas la vue. Redescente par un chemin moins raide. Nous avons mis deux heures aller-retour. Nous retournons à l’hôtel récupérer nos affaires et emporter le pique-nique pour midi. Il est d’ailleurs déjà midi quand nous quittons l’hôtel en longeant la côte vers le nord. C’est parti pour une grosse boucle 4x4 hors piste. Pour le premier col, nous suivons approximativement le sentier marqué sur la carte. Sur le terrain, nous tentons une pente légèrement plus à l’ouest. Même si ça ne monte pas trop mal, c’est loin d’être optimal. Nous reconnaissons certains passages à pied sous un ciel de nouveau bouché. Durant tout le parcours, nous passerons un temps important en dehors du véhicule. Après le col, redescente avec quelques passages techniques sur des traversées de ruisseaux à sec puis nous prenons contact avec la lagune de sel à peu près sèche. Il y a un village marqué sur la carte mais d’après les autochtones, il n’existe plus et il est inutile de le chercher. Dans la lagune, il y a des traces de charrette à zébu. Il doit y avoir un passage plus facile, par un col plus bas, vers l’ouest. Nous prenons un relèvement à la boussole sur ce supposé col. Nous traversons à gué. Nous voulons ensuite prendre une piste qui monte vers l’est jusqu’à la crête. Nous avons deux points GPS vers lesquels nous nous rendons. Technique mais ça passe. Ensuite, en nous baladant à pied, nous trouvons la piste qui est plus nord. Nous partons à flanc pour la rattraper. Nous prenons aussi des repères pour la fois suivante. Sur la piste qui a dû être taillée il y a bien longtemps, il y a des traces fraîches de charrette à zébu, indiquant qu’elle est encore utilisée. Nous arrivons sur un passage assez sévère en dévers. Une longue reconnaissance nous confirme que nous sommes sur le bon chemin. Nous décidons d’éviter le dévers en passant entre des blocs à côté mais ils sont assez gros et nous devons nous y reprendre à plusieurs fois. Ensuite, ça va assez bien. Nous débouchons sur la crête à 16 h. Je crois que j’aurais été plus rapide à pied sur cette section. Pause pique-nique en s’abritant du vent derrière le 4x4. Nous reprenons sur la crête avec les lumières qui déclinent et les ombres qui s’allongent. Vue des deux côtés sur la baie de Diego et le canal du Mozambique. Nous perdons la piste en redescendant mais nous en retrouvons une en bas et nous ne tardons pas à rejoindre celle du cap d’Ambre. Nous rentrons sans difficultés dans la nuit même si la piste n’est pas en bon état. Il semble qu’elle soit quand même un minimum entretenue. Retour à Diego à 20 h 15. Une rude journée pour une initiation au 4x4 hors piste. J’ai mal aux fesses à force. Repas et soirée courte pour cause de coupure de courant.

Lundi 21 août :
Le matin, internet et gestion de quelques affaires pendantes pour le boulot. À l’heure de l’apéritif, analyse succincte des données GPS du week-end. Dans l’après-midi, petit tour en ville pour acheter de la vanille et des cartes postales. Puis nous prenons un verre en bas de la rue Colbert et des brochettes en remontant. Le soir, repas dans un restaurant malgache, le Mora Mora puis un verre à la Farandole. Nous terminons la soirée par un tour à la boîte du Nouvel Hôtel. La programmation n’est pas mal. En prenant le taxi pour revenir, celui-ci prend aussi une vazette qui est complètement déchirée. Elle a dû non seulement abuser de l’alcool mais aussi des cigarettes qui font rire ou autres productions locales à mâcher.

Mardi 22 août :
Promenade des trois baies. Jean nous dépose à 11 h à la baie des Sakalava.

Baie des Sakalava

C’est très beau avec une mer bien colorée. Par contre, il y a un vent à décorner les zébus.

Entre les baies

Il soulève du sable et des embruns. Heureusement, Jean nous a fait faire la ballade dans le bon sens, celui où nous avons le vent dans le dos. Ça n’empêche pas d’avoir du sable dans les yeux mais c’est moins pire. Dans la baie des Sakalava elle-même, il y a deux kite-surfeurs (surf + cerf-volant). Il y en a un qui surfe bien, l’autre n’arrive désespérément pas à décoller. Nous enchaînons ensuite les baies. Elles sont séparées par des éperons rocheux assez bas qui présentent des formes karstiques assez caractéristiques. Il y a des formes qui rappellent les Tsingy mais en plus déchiquetées. Ces éléments ne s’étendent que sur quelques mètres à l’intérieur des terres avant d’être recouverts de sable. On observe aussi des encoches basales au niveau de la mer avec des surplombs pouvant atteindre deux à trois mètres. Un joli karst littoral en somme. Deux heures et demi plus tard, nous retrouvons Jean au niveau d’anciennes fortifications. Nous allons manger à Ramena. La mascotte du restaurant est un lémurien qui au début dormait sur le dos du chien de l’établissement, tout aussi endormi - le chien, pas l’établissement, quoique. Ensuite, il passe de table en table à essayer de marauder de la nourriture ou boire les jus de fruits qui traînent tout en pissant partout, moyennement ragoûtant. Petite baignade sur la plage. L’eau est bonne, le sable fin... Retour à Diego où nous faisons le plein d’essence. Il y a la queue dans les stations, sans doute pour anticiper une hausse prochaine qui a déjà dû être annoncée. La Jirama, ça se dégrade à vue d’œil. Le soir, il y a coupure de courant sur le quartier de 17 h 30 à minuit.

Mercredi 23 août :
Madame veut retourner à la plage. Alors, nous retournons à Ramena mais en taxi-brousse cette fois. Départ à 9 h plus le temps de faire le plein d’essence et de regonfler les pneus. Trajet sans problèmes particuliers. Une heure plus tard nous nous installons sur la plage. On nous propose coquillages, massages, pistaches, tresses, poissons frits et excursion à la mer d’émeraude. Baignade mais l’eau n’est pas très chaude bien que le vent soit plus faible que la veille. J’en profite pour prendre un léger coup de soleil sur les épaules bien que nous soyons à l’ombre. Nous déjeunons sur place dans une gargote. Ensuite, il ne reste plus qu’à rentrer sur Diego. Nous nous installons à la terrasse du bar central, le temps qu’un taxi-brousse pointe le bout de son nez. C’est la 404 du matin qui arrive en premier, vers 14 h 30. Nous obtenons les places de devant, ce qui n’est pas un luxe compte tenu du chargement de poisson à l’arrière. Petite pause technique sur la fin du parcours car la 404 fume beaucoup. Petite recharge du circuit de refroidissement. Nous terminons au marché aux poissons pour une livraison directe. Nous allons de suite à la poste pour acheter des timbres avant la fermeture à 16 h. Le soir, nous retournons au Mora Mora car il y a du brede de manioc au menu. Il y a aussi coupure de courant dans le coin du restaurant qui durera tout le repas. Visiblement, il y a de nouveau une insuffisance d’électricité à Diego et la Jirama a relancé les délestages tournants.

Jeudi 24 août :
Réveil tranquille. Un dernier petit coup de GPS et ordinateur. Puis Jean nous dépose à l’aéroport. Enregistrement et embarquement sans problème. Au décollage, nous distinguons bien la montagne des français et même au loin la baie des Sakalava. Ensuite, nous traversons avec quelques turbulences une couche de nuages clairsemés. En se rapprochant de Tana la couverture nuageuse se fait plus dense. Nous atterrissons à midi.

À suivre

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