Une semaine de randonnée sur le GR 10 entre Pyrénées Orientales et Ariège.
On reprend les même et on recommence, à savoir, Stéphane, son frère Jean-Michel, Manu et moi-même.
Nous avons prévu de parcourir le GR 10 au départ de Bolquère, à côté de Font-Romeu, et d’aller dans l’Ariège pour terminer avec des ballades du côté de Seix, le tout en deux semaines.
Vendredi 20 juillet :
Je pars de Poitiers en train vers 22 h. Arrivée à Limoges un peu avant minuit.
Samedi 21 juillet :
Je prends le train de nuit vers 1 h 30. Je ne dors pas trop mal jusqu’à 6 h 30. J’arrive à Latour-de-Carol à 8 h où Manu m’attend. On fait un tour, le plein d’essence, le petit déjeuner au bar-tabac du coin.
À 10 h, on va chercher Stéphane et Jean-Mi qui sont arrivés la veille à Foix en voiture et qui finissent en train de bon matin. On fait quelques courses pour midi puis on va casser la croûte chez les parents de Manu, à Bolquère. On mange bien et on boit pas mal aussi. Finalement, on lève le camp. Le père de Manu nous amène au départ des pistes de ski de fond. On démarre vers trois heures, la pluie aussi. On avance un peu. La pluie redouble. Le père de Manu fait demi-tour, nous laissant seuls face à notre destin. On a même le droit à quelques coups de tonnerre. Enfin, la pluie de calme et on arrive au refuge CAF des Bouillouses.
Dénivelée de +375/-90 m pour 10,8 km en 2 h 40.
Dimanche 22 juillet :
Réveil à 7 h 15. On décolle à 8 h 30. Le temps est nuageux, limite bouché mais le vent est de la partie et permettra de dégager un peu ça. On verra passer le soleil de temps à autre. On commence par longer le lac des Bouillouses. On part ensuite sur un vallon où on se prend quelques gouttes de pluie. On passe le portella de la Grava en moins de trois heures. On descend de l’autre. On pique-nique au-dessus d’étang de Lanoux, à côté de la cabane de Rouzet. On repart ensuite pour le col de la Coume d’Aniel. Comme il ne fait pas trop froid ni qu’il est trop tard, on en profite pour faire une petite sieste au col. On termine par la descente jusqu’au refuge des Bésines.
Dénivelée : +865/-770 m pour 16,5 km en 8 h.
Lundi 23 juillet :
Réveil à 7 h 15. Départ à 8 h 45. Il y a un petit vent frais qui dégage bien les nuages. On est à la limite du grand beau temps. On arrive au porteille des Bésines en trois quarts d’heure. Vu le vent intense, on ne s’attarde pas et on attaque de suite la descente. On fait la pause repas en cours de descente. Les nuages se font plus insistants. On arrive au gîte d’étape de Mérens-le-Haut à 13 h. On pose les sacs et on va faire des courses dans la vallée. On descend à la gare, à Mérens-le-Bas. On prend le train, style Il était une fois dans l’Ouest. On descend à la station suivante, à Flagstone. Ballade en ville, boissons et glaces pour certains. On fait les courses pour les jours difficiles qui nous attendent. On remonte en train puis à pied. Bonne douche et lessive.
Dénivelée : +300/-1265 m (+/-60 m en plus pour les courses) pour 8,7 km en 4 h 15.
Mardi 24 juillet :
Réveil à 6 h 45. Départ 7 h 52. Le ciel est nuageux. On descend à Mérens-le-Bas puis on attaque la montée en face. On chauffe bien mais la montée est bonne et régulière. On a aussi de petits passages de brouillard. Sur la fin de la montée, ça se dégage. On mange un peu sous le col. On termine jusqu’à la crête de la Lhasse.
Petite descente assez raide derrière. Ensuite, il y a une bonne traversée dans un pierrier, le genre de plaisanterie qui va mieux dans le beau temps. On remonte en face, toujours avec quelques pierriers, sur le col des Calmettes. Et il n’arrête pas de reculer, le col, mais on finit quand même par l’avoir. On termine en descendant sur le refuge du Rulhe. Et on n’est pas mécontent que ça se termine. Le temps est de nouveau bouché. Le soir, on nous parle d’ours, trois, qui rodent dans la région. Il y en aurait un de 250 kg mais plutôt dans la vallée d’à côté et un autre plus dans le coin, de 70 kg mais teigneux. C’est le genre à te décapiter un Patou des Pyrénées d’un seul coup de griffe. Avec des histoires comme ça, ça calme les campeurs. Surtout quand on sait que l’ours court à 70 km/h et qu’il est endurant.
Dénivelée : +1575/-495 m pour 12,4 km en 7 h 20.
Mercredi 25 juillet :
Réveil 7 h 15. Grand beau temps, pas un nuage à l’horizon. Départ 8 h 45. Au bout d’un quart d’heure de marche, alors qu’on arrive à un petit col, Jean-Mi se rend compte qu’il a oublié sa brosse à dents au refuge. Il fait demi-tour à grande vitesse pour aller la rechercher tandis qu’on commence à descendre doucement. Arrivés à l’étang de Ruille, on constate que, bien qu’étant sur un GR, nous ne sommes par sur le bon chemin. On ne voit pas trop à quelque niveau on s’est trompé, sans doute juste en partant du refuge. On attend que Jean-Mi nous rattrape, ce qu’il ne tarde pas à faire en affollant le troupeau de vaches du coin. On continue de descendre un peu puis avant la cabane du Rieutord, on traverse le fond de vallée et on attaque le versant en face. On part au début dré dans le pentu. Puis on trouve un sentier pas trop marqué qui monte par là. Après 300 m de dénivelée, on a rejoint le GR 10 au col de la Didorte. On reprend l’itinéraire normal. Pause repas à midi. Les aigles sont de la partie. On repart globalement sur la crête jusqu’au plateau de Beille. On fait une pause glace bienvenue au bar. On repart, d’abord dans les prairies avant une descente bien raide dans les bois. Enfin, on arrive à la cabane de Clarans. Enfin, celle qui est à côté du chemin. Suivant les indications du gardien du refuge du Ruhle, on va chercher la seconde qui est plus confortable, 250 m au nord.
Nous la trouvons sans problème. Nous sommes seuls contrairement à la première. On s’installe. Puis, suite à une reconnaissance de Manu, nous allons faire un brin de toilette dans la rivière en dessous, au pont de Clarans. L’eau est fraîche mais ça fait du bien. Retour à la cabane. On mange assez tôt. On se couche de même à huit heures et demie. Mais pas pour longtemps. On se relève rapidement pour pendre la nourriture aux clous des poutres afin de la protéger des nombreuses souris. On se recouche. Certes, l’avantage de cette cabane sur l’autre, c’est l’absence de taons mais on ne peut pas en dire autant des moustiques. Ils sont nombreux et voraces. Après avoir un peu tergiversé, on décide de faire du feu dans la cheminée. Et effectivement, une fois qu’on a bien enfumé la cabane, ils font moins les fiers, les moustiques. On se couche définitivement vers dix heures. La nuit sera encore agrémentée des affreux bruits de porte de ceux qui vont pisser mais dont nous tairons les noms par respect.
Dénivelée : +515/-1600 m (+/-70 m en plus pour la rivière) pour 17,2 km en 7 h 43.
Jeudi 26 juillet :
Finalement, la nuit n’ayant pas été excellente, nous traînons un peu au lit alors que nous avions prévu de partir tôt. Lever à 7 h 15. Départ à 8 h 45. Toujours le grand soleil. On fait un ravitaillement en eau au torrent en dessous. Puis on attaque la montée, 600 m pour se mettre en forme. On redescend de suite derrière de 300 m. On fait la pause repas dans le vallon de la Jasse de Sirbal, bien tranquille. On repart sur la côte en face, plein sud, à 13 h en plein cagnard. Petit cafouillage au niveau de la cabane de Balledreyt mais on finit par retrouver le chemin qui monte toujours en pleine chaleur. On débouche enfin. On fait une petite pause à l’ombre de la bergerie de Courtal Marti. Ensuite, en quittant temporairement le GR, on contourne habilement le Pic du Col Taillat pour arriver directement au col de Sasc. Dernière montée de 100 m jusqu’au Pla de Montcamp. On peut attaquer la descente. Au début, c’est en suivant la crête. D’ailleurs, on a le droit à une ultime remontée cassante de quelques dizaines de mètres au niveau du Col de la Lène. Au col de Gamel, on quitte la crête pour plonger dans la pente. Arrivée à Gestiès à 17 h. Pause refroidissement, désaltération d’une demi-heure avant de reprendre la descente jusqu’à Siguer. On trouve le point d’accueil randonneurs qui est déjà plein. On s’installe dans la cour. Bonne douche. Et pour dormir, on se met sur la dalle en béton. Là aussi, il y a des moustiques mais on a plus de mal à enfumer la cour.
Dénivelée : +1295/-1580 m pour 16,9 km en 9 h 15.
Vendredi 27 juillet :
Réveil tardif à 8 h 15. Le ciel est bouché. On hésite un peu sur la suite de l’itinéraire. On décide d’aller tranquillement sur Goulier. C’est la fin pour Manu qui doit faire face à ses obligations familiales. Départ à 9 h 45. Manu nous accompagne jusqu’à ce que le GR quitte la route goudronnée. On attaque la montée jusqu’à Lercoul puis on continue sur le col du même nom. La couverture nuageuse se lève avec juste quelques restes sur les reliefs. On va manger au col de Grail. On continue sur le GR sauf qu’on rate un embranchement et on se retrouve au col de Rizoul sans être passés par celui d’Esquérus. On termine par la descente sur Goulier. C’est à ce moment là que mon tendon d’achille qui me fait des problèmes depuis le printemps commence à me faire vraiment mal. Ça ne va pas être possible de continuer. On s’installe au gîte grand luxe de Goulier. Après le repas pantagruélique, promenade digestive dans le village de Goulier qui est très charmant avec ses maisons anciennes bien restaurées et fleuries.
Dénivelée : +800/-445 m pour 11 km en 5 h 15.
Samedi 28 juillet :
Réveil à 7 h. Petit déjeuner au gîte qui est toujours aussi bien pour un tarif on ne peut plus raisonnable. Stéphane part rapidement en premier pour aller récupérer la voiture à Foix. Avec Jean-Mi, nous partons un peu plus tard avec la patronne qui nous descend jusqu’à Vicdessos en allant chercher son pain. On est alors instantanément pris en stop par une touriste qui nous amène jusqu’à Tarascon-sur-Ariège.
Nous y parvenons en même temps que Stéphane qui a déjà récupéré la voiture à Foix. Nous remontons sur Bolquère. Au passage du col de Puymorens, le ciel qui était bien bouché se dégage. On retrouve Manu et on mange sur place à midi. Dans l’après-midi, on va faire de l’escalade sur blocs dans le chaos de Targassonne, enfin, les autres surtout, moi, je me contente de leur indiquer les voies d’après le topoguide. Après un dernier café, on quitte Bolquère vers 18 h pour la Savoie qu’on rejoint passé minuit. Stéphane et Jean-Mi doivent continuer en faisant de la randonnée dans les Alpes.
Bien que la randonnées ait été interrompue à la moitié, cela a quand même été une bonne expérience. Les Pyrénées, que je connais assez peu, sont sauvages avec des vallées bien découpées d’où certaines étapes plutôt difficiles. Sur l’ensemble, nous avons effectué 5850 m de dénivelée positive en six jours et demi. La logistique a aussi posé des problèmes avec des zones sans refuges gardés ni villages pour se ravitailler. Enfin, en amont d’Auzat, vers la frontière avec Andore, il semble qu’il existe des zones bien sauvages. Affaire à suivre...