Chez Éric Sibert
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Expédition spéléo Malagasy 2010

Expédition spéléologique dans les Tsingy de Namoroka

Mis en ligne le 14/07/2011
Madagascar 2010

Mercredi 4 août :
Nous terminons l’installation du camp. Nicolas va montrer à Jacquetin où est la source d’eau potable. Nous partons pour Zohy Potipoty vers 10 h. Môrile et François nous accompagnent alors que Jacquetin reste au camp. Ils retaillent le sentier dans la forêt. Ça nous laisse du temps pour voir les lémuriens (Sifaka). Nous attaquons la topographie dans un départ non exploré l’an dernier à proximité de l’entrée. C’est aussi l’inauguration du couple DistoX + PDA qui permet un transfert automatique des données topographiques. Il y a un peu de flottement au début mais ensuite, ça va mieux. De fil en aiguille, ça avance et dans l’après-midi, nous finissons par jonctionner avec Zohy Tsongom’Omby, formant ainsi le plus grand réseau spéléologique exploré à Madagascar et en Afrique. Au passage, Christian découvre une mygale dans une fracture. Nous continuons à explorer en essayant de nous rapprocher de la sortie. Par un petit canyon, nous débouchons dans un îlot de végétation sur le toit des Tsingy. De là, nous essayons de rejoindre le grand canyon d’accès qui, d’après le GPS, n’est qu’à 100 m. Après la traversée d’une petite zone de Tsingy, le plus dur est de trouver un point de passage pour franchir la barre rocheuse en bordure. Finalement, nous trouvons un passage sans trop de difficultés. Nous ressortons dans la forêt à la nuit tombante pour arriver au camp à la nuit presque complète. Les chauves-souris commencent aussi à sortir des Tsingy à cette heure là.
TPST : 7 h.

Jeudi 5 août :
Réveil un peu plus matinal. Nous partons à 8 h 30. Nouvel élargissement du sentier d’accès. Dans la zone d’entrée, à l’aplomb d’un des foyers, nous trouvons des dessins au charbon sur les pendeloques, là où nous sommes passés tous les jours l’année précédente. Après quelques photos, nous repartons dans la même zone que la veille. Nous essayons de quadriller la zone mais nous n’en venons pas à bout. Nous avons aussi observé d’importants remplissages dans certains secteurs. Quand la fin de journée approche, nous quittons la zone sans avoir tout terminer. C’est même plutôt le contraire avec de grands volumes. Cette fois, nous ressortons avant le coucher du soleil. Nous mangeons le premier canard.
TPST : 8 h.

Vendredi 6 août :
De bon matin, au camp, en étudiant la topographie sur le PDA et en mettant les départs au bon endroit, les bouclages vont mieux. Une des ampoules de Nicolas commence significativement à s’infecter. Départ du camp à 8 h 20. Sur le chemin d’accès, nous voyons deux fois des lémuriens. La première fois au niveau d’une flaque dans une dalle de lapiaz (Sifaka). C’est un point de passage obligatoire à cause de l’eau. La seconde fois vers l’entrée de la cavité (eulemur fulvus). Sous terre, nous essayons d’organiser la topographie en deux équipes. La première, comme d’habitude avec Nicolas et moi-même travaille au DistoX/PDA, la seconde en plus classique avec décamètre/compas/clino, essaie de compléter les départs latéraux. Nous rejonctionnons avec le fond de 2008, vers le squelette de sanglier. Nous tournons bien dans la zone. Retour au camp avec de nouveaux lémuriens (Sifaka). Au camp, il y a une difficile séance de travail pour transférer les données topographiques manuelles dans le PDA. Repas. Il y a un vent froid... de 22°C. Dodo.
TPST : 8 h 45.

Samedi 7 août :
Nous avons décidé de changer de zone, d’aller au fond de Potipoty. Départ du camp à 8 h. Au passage, nous observons les grandes chauves-souris. Leurs ossements montrent des avant-bras de 12 cm. Nous travaillons de nouveaux en deux équipes. Nous divergeons assez rapidement. Nous nous retrouvons à midi pour la pause repas. Nous repartons ensuite chacun dans notre secteur. Observation d’un serpent orange de 65 cm de long. Nous nous retrouvons en fin de journée pour retourner à la sortie. Le soir, nous passons le second canard à la casserole accompagné de pommes de terre sautées. Il y a pas mal de sauterelles et autres bestioles qui envahissent le camp.
TPST : 9 h.

Dimanche 8 août :
Môrile retourne au village chercher du ravitaillement. Seul François nous accompagne sous terre. Départ un peu poussif le matin. Fatigue ? Nous ne quittons le camp qu’à 8 h 30. Nous retournons dans le même secteur que la veille, au fond du réseau connu. Christian et Jacques continuent à boucler dans leur zone alors que Nicolas et moi-même tentons de nous enfoncer plus loin dans le massif. En pratique, nous partons plus vers le Nord que l’Ouest visé initialement. Nous nous retrouvons à midi pour manger avant de repartir chacun dans notre secteur. Retour au camp. Môrile est aussi de retour avec de la bière, du rhum et un canard.
TPST : 8 h 15.

Lundi 9 août :
De bon matin, une famille lémurien avec trois individus est installée sur un baobab juste derrière le camp. Ils ne bougent pas d’un iota. C’est juste au moment de partir qu’ils se décident à se déplacer un peu, histoire de nous retarder. Question logistique, maintenant c’est Jacquetin l’agent qui nous accompagne sous terre alors que François reste au camp. Pour la spéléo, nous allons de nouveau au fond. Chaque équipe prolonge son secteur de la veille. En fin de matinée, Jacques se foule un peu la cheville. Nous nous retrouvons pour manger dans une zone herbacée. Après le repas, Christian et Jacques cherchent des raccourcis pour le retour avant de rentrer en faisant des photos en chemin. Ils rencontrent un lémurien roux (fulvus) grimpant sur les Tsingy depuis un canyon à l’intérieur. En extérieur, ils croisent un caméléon gris de 15 cm de long, queue non comprise. Quant à nous, nous rebouclons avec les réseaux de l’autre équipe avant de rentrer à notre tour. Le soir, dégustation de bière fraîche. Traitement de la cheville de Jacques et de ma gastro. Le coq ne chantera plus.
TPST : 8 h 45

Sifaka derrière le camp

Mardi 10 août :
C’est la fin du camp pour Jacques et Christian. Christian nous accompagne jusqu’à l’entrée de Zohy Tsongom’Omby. Il en visite les galeries d’entrée avec Môrile pendant que Jacques repose sa cheville. Il ne trouve pas de nouvelles gravures mais un nombre significatif de chauve-souris représentant plusieurs espèces. Ensuite, ils partent tous les trois pour Vilanandro où le 4x4 doit les retrouver dans la soirée.

Crâne d’archéolémur
Ça continue en face

De notre côté, Nicolas et moi, accompagnés de Jacquetin retournons au fond du réseau. Sur le chemin de l’aller, nous tentons une nouvelle branche parallèle en topographie en nous disons qu’elle doit bien vite rejonctionner. En pratique, elle nous gratifie de plusieurs zigzags avant de rejoindre la galerie importante visée. Un peu plus loin, nous topographions aussi une autre petite branche. Ensuite, au fond du réseau, nous nous retrouvons dans une grande galerie dont une paroi est formée par une énorme trémie calcitée. À son terminus, par une lucarne, nous sortons dans un canyon avec beaucoup de blocs fracassés. Nicolas pousse une pointe jusqu’au sommet des Tsingy. Nous mangeons dans la zone. Après le repas, nous repartons toujours en sous trémie mais dans la direction opposée. De là nous accédons à des réseaux de diaclase. Alors que l’heure tourne, nous débouchons dans un plus petit canyon arboré. Nous tentons alors de revenir vers le point de départ en empruntant de nouvelles galeries mais il nous faut plusieurs essais avant d’en trouver une non bouchée. Après un dernier rebouclage, nous ressortons. Nous arrivons dans la zone d’entrée vers 18 h 15. Les chauves-souris commencent aussi à bien voler à cette heure là. Au camp, il fait chaud et il y a plein d’insectes volants qui nous tournent autour.
TPST : 9 h 30

Mercredi 11 août :
Temps couvert et lourd. Nous retournons au fond du réseau, vers les limites du bloc de Tsingy. Nous profitons de l’aller pour topographier quelques branches. Au bout nous remontons légèrement vers le Nord dans une zone avec pas mal de bouclages. Nous trouvons un crâne isolé de ce que nous pensons être un lémurien mais qui s’avérera appartenir à une espèce éteinte. À midi, nous faisons relâche au bord d’un important canyon forestier, dans une zone où il n’est pas encombré de blocs effondrés. Ça nous permet de faire une rapide reconnaissance en face et de constater que ça continue. Dans l’après-midi, nous continuons de topographier la zone en rebouclant tant et plus. En revenant, nous topographions encore une petite boucle dans un coin. Nous ressortons à la nuit tombante. Môrile nous attend dans la zone d’entrée. Au camp, nous faisons un sort au dernier poulet. Nous arrivons aussi à photographier un microcébus (Phaner furcifer), le lémurien nocturne de la taille d’une souris qui nous explose les oreilles toutes les nuits.
TPST : 9 h 30

Jeudi 12 août
Départ dès poltron minettes. Nous sommes à l’entrée du réseau dès 8 h 15. Nous décidons de retourner vers le fond mais d’attaquer un peu plus au Nord que la veille en complétant les résultats des jours précédents. Au début, nous tournons à droite, à gauche. Au passage, nous trouvons le squelette de ce qui a dû être un sanglier. C’est assez surprenant car non seulement nous sommes assez loin dans les Tsingy mais en plus dans une galerie un peu en hauteur. En fin de journée, nous tombons sur une vaste galerie allant jusqu’à 10 m par 10 m de section. Nous arrêtons la topographie faute de batteries dans le PDA qui nous sert à la topographie. Il y a quelques averses dans la nuit.
TPST : 9 h.

Vendredi 13 août :

Dans une grande galerie...

Aujourd’hui, c’est José l’agent qui vient avec nous. Il a déjà fait une tentative la veille mais il est arrivé trop tard au camp. Alors, ce matin, il est parti encore plus tôt de Vilanandro et il est arrivé au camp vers 7 h 30. Jacquetin et François restent au camp. Nous sommes rendus à l’entrée de la grotte à 8 h. Nous retournons dans la grande galerie de la veille et nous explorons sa voisine. Nous partons dans des diverticules qui se révèlent assez labyrinthiques. Nous n’en voyons pas le bout. L’heure tourne et nous décidons de nous fixer une limite. Nous mangeons tardivement. Après nous repartons dans la seconde grande galerie jusqu’à ce qu’elle débouche à l’air libre. Nous terminons par un dernier tour dans la première, pour la topographier aussi jusqu’à son terme. Enfin, nous ressortons de nuit. Sur le chemin du retour, nous entendons un sanglier gratter dans les bois mais nous ne le voyons pas. Au camp Jacquetin tente la cuisson de la dernière poule au pot.
TPST : 10 h.

C’est la fin du camp.

Derrière le camp

À suivre...

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