Tana et le lac Itasy pour finir les vacances
Jeudi 24 août :
(Suite) Nous avons pris l’avion à Diego-Suarez. Nous atterrissons à midi à Tana. Il fait 17°C avec un temps couvert voir une légère bruine. Ça change de Diego. Liva négocie magistralement un taxi à 75.000 FMG. Nous allons au Relais des Pistards. En route, nous passons devant le stade autour duquel a lieu un marché le jeudi. Bien que je sois passé de nombreuses par-là, c’est la première où je tombe sur le marché et ses embouteillages. Nous mangeons à l’hôtel puis je dépose au stationnement Liva qui travaille le lendemain. Dans l’après-midi, je vais faire quelques courses au FTM. Au moment de repartir, le taxi qui m’a attendu dehors se rend compte qu’il a crevé. J’en prends un autre pour retourner en ville. Un petit coup d’internet et retour à l’hôtel. La soirée est fraîche et la nuit carrément froide. Heureusement, Jojo, la patronne, m’a donné une couverture supplémentaire très chaude, en poil de zébu angora.
Vendredi 25 août :
De bon matin, je prends une douche chaude, la première depuis Majunga. Il a beau faire chaud dans le nord, les douches chaudes, comme les couvertures, serait un luxe qu’on apprécierait à la longue. Je fais une tournée en ville pour diverses courses. Je commence par la banque, l’UCB qui me fait mon retrait sur MasterCard en une demi-heure. Je continue avec l’internet. Puis je me ballade ensuite sur l’avenue de l’indépendance avec ses multiples vendeurs ambulants, changeurs au noir et autres mendiants, à la recherche d’une coque pour mon téléphone. Tana est, à ma connaissance, la seule ville malgache avec une circulation automobile importante. Du point de vue de la pollution, c’est en train de tourner à la catastrophe. L’air agresse les voies respiratoires de façon importante. Je prends une bière au Glacier. Puis je vais tourner dans Analakely où je trouve ce qu’il faut pour mon téléphone ainsi que quelques vidéo-CD de musique malgache. Repas de midi de nouveau au Glacier. Je retourne au FTM récupérer les commandes de la veille. Puis retour en centre-ville. Une consommation au Buffet du Jardin. Je refais un coup d’internet pour le boulot et je rentre enfin à l’hôtel.
Samedi 26 août :
Je suis réveillé à 6 h. Je traîne un peu, prépare mes affaires et prends le petit déjeuner. Vers 9 h, je vais au stationnement de taxi-brousse. Je réserve deux places pour Ampefy. Liva arrive d’Ambatolampy juste avant 10 h. Nous partons presque de suite. Trois heures plus tard, nous sommes à Ampefy. Nous partons à la recherche des parapentistes qui sont à Ankorondrano. Nous avons repéré le village trois kilomètres avant sur la route en arrivant. Il n’y a pas de taxi-brousse alors nous y allons à pied. Sur place, il s’avère que ce n’est pas là. Heureusement un couple de touristes avait affrété un taxi spécial et nous ramène. Les parapentes sont dans la direction opposée, à 8 km, dans un autre lieu-dit, qui s’appelle aussi Ankorondrano. Nous renonçons et nous nous promenons sur la presqu’île entre le lac Itasy et le petit lac qui lui sert d’exutoire. Nous tentons même de franchir la rivière en question. Nous y parvenons non sans peine, en sautant de cailloux en cailloux. Le soir, repas pantagruélique au restaurant en face du petit lac, celui où nous étions descendus en 2003. En entrée, je m’avale du fois gras poêlé au miel et aux amandes. Suit un steak sauce poivre vert accompagné d’un ballon de vin rouge sud-africain. Je termine par un banana-split créole.
Dimanche 27 août :
Liva doit partir de bon matin pour des raisons familiales. Je l’accompagne au taxi-brousse aux aurores. Nouvelle tentative avec les parapentistes. Cette fois, je pars dans la direction opposée. Après deux kilomètres, il y a une piste qui part à gauche avec un balisage parapente. Je la suis. Et au bout de 7,5 km de marche en tout, je finis par trouver le site où il y a effectivement des parapentistes. Je monte avec eux au sommet de la colline. Le panorama sur les environs est pas mal mais l’atmosphère légèrement brumeuse rend le paysage plutôt terne.
Nous sommes sur une avancée de terre au milieu du lac. Je fais quelques photos des parapentistes s’élançant alors qu’on entend au loin la chorale de l’église chanter la messe. Puis je décide de rentrer en coupant plus court, constatant sur mon GPS que je ne suis qu’à 3 km de mon hôtel. Je trouve un sentier qui descend à travers les collines et qui me mène assez rapidement à une piste. Celle-ci parcourt le côté opposé de la presqu’île par rapport à l’aller. Avec juste un petit détail, à savoir que la piste fait des tours et des détours pour rester à flanc de coteau. Au final, j’aurai parcouru pratiquement la même distance au retour qu’à l’aller. Je suis à l’hôtel à midi où je prends mes affaires. Je me dirige ensuite dans le centre d’Ampefy. Je retrouve à une terrasse le couple de vazaha qui nous a ramené la veille. Je mange avec eux une salade de tomates au fromage frais. Ils sont étudiants en pharmacie à Nancy. Ils effectuent leur stage de fin d’étude à la pharmacie de l’hôpital militaire de Tana. Comme il n’y a pas réellement de pharmacie, ça leur laisse du temps pour visiter le pays. Nous nous mettons ensuite en quête d’un taxi-brousse pour rentrer à Tana. Nous commençons par trouver une 504 break non surchargée qui nous emmène jusqu’à Analavory. De là, nous trouvons assez rapidement un minibus pour Tana à moins que ce ne soit lui qui nous ait trouvés. Et il part alors qu’il est incomplet. Mais ça ne durera pas. En cours de route, il fait régulièrement des arrêts pour essayer de récupérer des clients, si bien que nous faisons une partie du parcours à quatre sur la banquette. Un corollaire de ses arrêts est que, malgré des pointes à plus de 100 km/h, notre moyenne horaire n’a rien d’extraordinaire. Dans les descentes, il y a aussi une inquiétante odeur de freins brûlés qui envahit l’habitacle. Je remarque dans une ville traversée, pour la première fois, que les petites fontaines en béton déjà mentionnées à Analalava ne sont pas à sec. Nous arrivons à Tana à 16 h. Et je rejoins l’hôtel peu après en taxi. Le soir, à table, il y a une partie de la famille à Jojo, frères et sœurs, leurs conjoints et enfants. J’ai du mal à suivre tout l’arbre généalogique surtout que plus tard, débarquent aussi des cousin(e)s.
Lundi 28 août :
Réveil à 5 h 30. Le reste de l’hôtel rencontre quelques difficultés à émerger. Les retrouvailles familiales ont duré jusqu’à quatre heures du matin. Après un bref petit déjeuner et des adieux guère plus longs, départ pour l’aéroport. Alors que nous roulons sur la digue, le soleil se lève sur Tana et projette des lumières jaunes sur les rizières environnantes. En se rapprochant d’Ivato, le trafic devient plus dense et n’est pas si loin que ça de l’embouteillage à 6 h 30 du matin. Une dernière bouffée de gaz d’échappement pour les bronches. Je fais une heure queue à l’enregistrement malgré les nouveaux comptoirs. Décollage avec un léger retard. Quand l’avion vire de bord, j’ai une dernière vue sur la cité des milles. Puis les collines de l’Imerina se mettent à défiler sous les ailes. Alors que nous approchons de la côte, nous survolons la presqu’île de Katsepy et je distingue l’embouchure de la Betsiboka. Je devine plus que je n’aperçois Majunga. Si j’avais été de l’autre côté, j’aurais peut-être pu voir Namoroka. Je ne vais pas me plaindre non plus, j’ai déjà un hublot. Nous survolons une grande île qui doit être un morceau de l’archipel des Comores. À 11 h 30, il y a quelques atolls au milieu de l’océan et au loin, une île plus importante, habitée et avec un aéroport. À midi, nous survolons le continent africain avec le Kilimandjaro dans les nuages à gauche... enfin, d’après le pilote et les 250 passagers qui se précipitent aux hublots en déstabilisant l’avion. De mon côté, c’est latérite et compagnie. Il fait 27°C dans l’avion ! En dessous, la brousse est parsemée de petits nuages moutonnant. Ceux-ci se renforcent pour former des perturbations tropicales - ou équatoriales, peut-être - entre lesquelles nous slalomons avant de déboucher sur le désert ocre du Soudan. Alors que les nuages s’amenuisent, l’entrée en Libye est marquée par quelques collines rocheuses sombres émergeant du fond ocre. Elles font ensuite place à une mer de sable avec ses dunes. Puis viennent de grands cercles dans le désert qui correspondent à des cultures irriguées avec des carrousels. Plus loin, des pistes convergent vers ce qui semble être une oasis bien qu’elle ne comporte que peu de végétation. Peut-être s’agit-il d’un caravansérail ou d’un poste militaire. Nous quittons la Libye avec un lotissement à proximité de la côte méditerranéenne, bien désertique dans cette région. Nous dépassons la Sicile par l’ouest. On aperçoit un trafic maritime important dans la zone. Ensuite, la grande bleue reprend ses droits. Puis de légers nuages d’altitude masquent le sol et viennent nous secouer légèrement. Nous survolons la Corse que nous apercevons dans quelques trouées. Nous sommes plus à l’ouest qu’à l’aller. Au moment de la quitter, je reconnais les Calanches de Piana - ah, souvenir, souvenir. Nouvel éclaircissement lorsque nous abordons la côte métropolitaine non loin de la frontière italienne. Ça ne dure pas et, pour le survol des Alpes, nous avons de nouveau un voile blanc. La météo ne semble par radieuse sur la France. Ça s’améliore en approchant de Paris. Les nuages d’altitudes disparaissent, laissant bien voir le moutonnement des petits cumulus éclairés par la lumière de fin de journée. Nous voyons même pas mal la région parisienne. Atterrissage sans problème. La température au sol est 17°C, comme à Tana quelques jours plus tôt. Aucun contrôle des bagages à la douane. Bus. Train. Bus. Maison. J’ai perdu 6,5 kg. Il se confirme que la météo a été très médiocre en France pendant mon absence. Le garage et l’entrée ont été inondés.
Fin du voyage Madagascar 2006.